Pour son quart de siècle, iMal se penche sur sa propre trajectoire à travers une exposition à la fois critique et méditative. L’exposition « I am vertical (but I would rather be horizontal) » est une rétrospective unique, questionnant l’impact environnemental de l’informatique.
Dans la douceur de l’été bruxellois, iMal – centre d’art consacré aux cultures numériques – souffle ses 25 bougies. Non pas sur un gâteau, ni en érigeant un monument à sa gloire, mais en s’allongeant, symboliquement, pour mieux regarder le monde depuis la terre. Une forme de bilan qui tire son titre à Sylvia Plath. « I am vertical (but I would rather be horizontal) » dit tout du ton : une obligation de se tenir droit cohabitant avec un désir d’effacement, de lenteur.
L’art de ralentir
Plutôt qu’une rétrospective figée revenant sur les meilleures expositions de l’institution, c’est une véritable plongée réflexive que proposent les curateurs Marloes de Valk, Aymeric Mansoux et l’équipe de l’iMal. Face aux mutations de l’art numérique, de ses utopies passées à ses matérialités contemporaines, le musée réagit et rassemble des œuvres qui questionnent le monde en abordant les sujets des infrastructures invisibles, de la pollution numérique, de l’intelligence artificielle, ou encore de la transmission non-humaine. De Cécile Babiole qui explore la violence de production des gobos au « jardin-électronique » de Sunjoo Lee en passant par le triple pendule dirigé robotiquement par Navid Navab et Garnet Willis, les formes d’expressions et les thématiques explorés se suivent, mais ne se ressemblent pas. Quoi que toutes les 11 pièces présentées se rejoignent sur un point. Celui d’illustrer un art du ralentissement, de l’ouverture, de la cohabitation.
Un quart de siècle après sa fondation, le centre d’art numérique se remet en jeu. Non pour redire ce qu’il est, mais pour réapprendre à se poser des questions. Sans imposer les réponses.