Marée Métal ! Si le nom est énigmatique, l’exposition l’est tout autant. Jusqu’au 3 septembre prochain, Le Lieu Unique, à Nantes, offre ainsi une porte d’entrée dans l’univers aux influences hybrides de Jacques Perconte, l’un des pionniers de l’art informatique.
Jacques Perconte a l’oeil d’un peintre, à ceci près que son pinceau n’est autre que sa souris d’ordinateur. Homme de son temps, baigné dans la culture numérique, ce dernier n’a jamais caché le plaisir ressenti devant la splendeur d’un paysage, de cette nature grandiose qui est à l’œuvre au sein de la plupart de ses productions, volontiers abstraites. Il n’est en effet jamais aisé d’identifier le matériau utilisé, de même que ce qui y est représenté.
Des paysages de pixels
Né à Grenoble en 1974, Jacques Perconte a grandi entouré des montagnes, au creux des pics enneigés illuminés par les rayons du soleil, cette lumière qu’il perçoit à chaque qu’il pose un regard sur le monde. Comme nul autre, le Français est en effet capable de suggérer ses visions avec des pixels qu’il altère et entremêle, tel un peintre mélangeant les pigments, un alchimiste manipulant les substances. Parmi ses outils de prédilection : la compression vidéo à partir de films tournés de la Normandie aux sommets des Alpes, jusqu’aux fins fonds de l’Ecosse. Osons le dire, Jacques Perconte n’a pas son pareil au moment de jouer les démiurges, de flouter les éléments naturels et de brouiller les pistes entre le vrai et le faux.
Au Lieu Unique, chacune de ses expérimentations permet ainsi de prendre acte de sa fascination non feinte pour les désordres météorologiques qui affectent les lieux qu’il traverse, des plus anthropisés aux plus sauvages. De là à le considérer comme un artiste écologiste ? Mieux encore : Jacques Perconte est de ceux qui permettent de regarder le monde autrement, trop conscient de l’empreinte de l’humain sur son milieu pour ne pas traduire l’urgence climatique dans chacune de ses installations.