Alors que le premier volet de l’exposition du Grand Palais Immersif introduisait l’intelligence artificielle au grand public, le second, lui, se penche sur les visions du futur que cette dernière permet. Avec, toujours, la même place laissée à l’immersion.
Tous les mercredis soir, du 11 juin au 16 juillet, le Grand Palais Immersif rempile avec son rêve artificiel. Une nouvelle version de cette exposition-performance au sein de laquelle l’IA n’est pas uniquement au centre de la scénographie, mais érigée en vedette. À l’heure où l’automatisation de la création angoisse autant qu’elle stimule, l’événement invite à vivre une expérience à la fois sensorielle et critique grâce à l’exploration de quatorze œuvres, nichées dans la grande salle et réparties à l’étage, oscillant entre visions paradisiaques et cauchemars futuristes.
L’IA, plus vivante que jamais
Cette dualité, c’est d’ailleurs ce qui semble avoir guidé les commissaires en charge de cette exposition, ainsi que de la projection immersive d’une quarantaine de minutes qui se déroule dans la grande salle. Ici, l’IA se fait aussi bien catalyseur de beauté numérique qu’instrument capable de sonder nos peurs, nos désirs, et nos incertitudes vis-à-vis de la technologie.
Si, lors du premier volet, l’intelligence artificielle apparaissait comme nouveau médiateur du geste créatif, aujourd’hui, elle s’échappe de cette présence discrète, en coulisse, pour s’imposer sur le devant de la scène. Ne plus se cacher mais se revendiquer, sans que cela n’induise un futur froid, aseptisé et digital, bien au contraire. Au fil des œuvres de Crosslucid, Anne Horel, Obvious, Sam Balfus, Saeko Ehara & Shuta Yasukochi, Studio Iregular ou encore Véronique Béland, on découvre une IA poète, censée, parfois conflictuelle. Une IA vibrante, échappant au dialogue binaire que l’on attend d’elle. En investissant le Grand Palais Immersif, les artistes ne se contentent pas de réciter un catalogue ; ils composent une expérience , une vision de ce que pourrait être l’art numérique de demain, quand il se fait spectacle, poème, manifeste. Sans jamais être alarmiste ou glorifiant.
- Artificial Dreams II – Visions of the Future, du 11.06 au 16.07, Grand Palais Immersif, Paris.