Alors qu’OpenAI invitait récemment des artistes à tester gratuitement son programme de vidéo génératif Sora, une association de créateurs protestent contre l’utilisation malveillante de leur travail. On fait le point.
Il y a quelques mois, on vous parlait de Sora, la nouvelle technologie d’OpenAI permettant de générer des vidéos à partir d’un simple prompt. Avant son lancement, l’application avait d’abord été offerte au test à quelques artistes, qui ont rapidement dénoncé un « art washing ». Mécontents, tous ces créateurs, rassemblés sous le nom de PR Puppets, dénoncent en effet une instrumentalisation de leur statut, ainsi que l’usage non-rémunéré par la plateforme de leur travail. En signe de protestation, ces derniers ont donc décidé de faire fuiter l’accès au modèle, entraînant la suspension (temporaire) de Sora par OpenAI. « Nous ne sommes pas vos testeurs de bugs gratuits, marionnettes de relations publiques, données d’entraînement, jetons de validation », s’indignent les différents artistes concernés dans un communiqué.
Quand les artistes ne sont pas bien dans leurs bots
Bien décidés à se faire entendre, les PR Puppets ont profité de ce communiqué pour détailler leurs positions, affirmant que « des centaines d’artistes fournissent un travail non rémunéré de recherche de bugs, en donnant leurs retours sur l’outils et en réalisant des travaux expérimentaux pour le programme d’une entreprise dont la valeur est estimée à 150 milliards de dollars ». De plus, les artistes concernés se sont indignés du système de concours mis en place par la plateforme à l’issue de ce test – lequel ne vise malheureusement à montrer les travaux de tous les créateurs ayant pourtant aidé à l’amélioration du programme. « Alors que des centaines d’entre eux contribuent gratuitement, quelques-uns seulement seront sélectionnés par le biais d’un concours pour que leurs films créés par Sora soient projetés – offrant une compensation minimale qui fait pâle figure en comparaison de la valeur substantielle en termes de relations publiques et de marketing qu’OpenAI reçoit ».
Résultat ? La semaine dernière, Sora a été disponible pendant environ trois heures pour tout le monde, permettant à quelques utilisateurs de s’essayer, eux aussi, à la génération de vidéo. Alors que la fin d’année approche, et que les bilans émergent de toute part, cette histoire a le mérite de raviver un éternel débat, toujours aussi intense en 2024 : celui autour des droits d’auteurs et de l’utilisation non-encadrée du travail des artistes par les entreprises d’intelligence artificielle. Pour une issue heureuse en 2025 ?


