Sous un ciel électrique, entre les lianes de la jungle de Nuanu, à Bali, Aurora Media Park nous invite à redécouvrir la forêt à travers un prisme inédit : celui de l’immersion numérique.
Aurora Media Park n’est pas une forêt comme les autres. Ici, chaque feuille vibre d’une énergie unique. Au cœur de la jungle de Nuanu, à Bali, les visiteurs sont invités à naviguer à travers un espace où la végétation est réécrite, réinterprétée et amplifiée grâce à la technologie. En effet, dans cette nature 2.0, des capteurs cachés enregistrent le mouvement, le souffle et les émotions des spectateurs, transformant leurs interactions en paysages lumineux et sonores, dignes d’un film de James Cameron.
Le laboratoire d’expériences sensorielles
À travers huit installations interactives, Aurora Media Park fait d’un paysage sylvestre déjà magique le théâtre unique de l’alliance parfaite entre nature et technologie – notons que, selon la communication officielle du parc, au moins 70% du territoire est préservé et que 84% des déchets sont recyclés. Chaque pas raconte alors une nouvelle histoire et permet à une clairière de scintiller sous le craquement de nos pieds, aux arbres de chanter entre eux, aux ruisseaux de dessiner les contours d’un langage inconnu…
Pensé comme un terrain d’exploration pour les artistes, scientifiques et curateurs, mais aussi pour n’importe que visiteur en quête de voyage personnel et d’introspection, Aurora Media Park se présente à la fois comme une toile vierge et un laboratoire expérimental, finalement à l’image des ces autres lieux futuristes façonnés à coup de millions de dollars par des organisations internationales : The Line, en Arabie Saoudite, Woven City, construit par Toyota au pied du Mont Fuji, ou encore Prospera, développée par une start-up sur une île rattachée au Honduras.


Un sanctuaire de lumière qui interroge
Si Aurora Media Park peut faire rêver, notamment la population russe, très présente dans les environs, le lieu ne se contente de cet effet wouah, aussi saisissant soit-il. Installée dans une région du monde aux conditions climatiques en constante évolution, l’expérience entend sensibiliser le plus grand nombre à la notion de préservation à l’ère du numérique, tout en étant au cœur de l’écosystème Web3. Rappelons qu’en août dernier, Nuanu accueillait la dernière édition du Coinfest.
L’équipe derrière ce projet ambitieux, dirigée par Vitaly Yurtaev, s’emploie ainsi à brouiller les pistes : nous trouvons-nous dans une forêt où la technologie s’épanouit ? Ou dans un espace digital imitant à la perfection la poésie des écosystèmes naturels ? Est-on vraiment là au cœur d’une ville futuriste ou simplement face à la dernière utopie de milliardaires aveuglés par la démesure de leurs projets ? La réponse, sans doute, se trouve dans l’expérience elle-même.


