Annoncé comme le premier musée consacré à l’art généré par intelligence artificielle, DATALAND ouvrira ses portes en 2025 à Los Angeles. Autre bonne nouvelle : c’est l’artiste Refik Anadol qui en assurera la direction artistique.
Conçu par l’architecte Frank Gehry, DATALAND se veut être un sanctuaire. Un sanctuaire inédit qui ne se contentera pas d’exposer des œuvres ; il promet une immersion totale, où les visiteurs deviendront autant spectateurs qu’acteurs, s’intégrant dans une danse mutuelle entre l’homme et la machine. « Là où l’imagination humaine rencontre le potentiel créatif des machines », annonce le communiqué de presse de ce projet inédit. Le musée est effectivement le fruit d’une ambition démesurée, défiant les frontières du possible : une symphonie algorithmique où chaque œuvre ne cesse de se transformer sous l’impulsion d’intelligences artificielles entraînées à lire les émotions des visiteurs, et à en proposer des interprétations en temps réel. Quant au public, il se retrouve alors happé dans un flux visuel et sonore infini, une sorte de palimpseste numérique en perpétuelle réécriture. Sacrée promesse !
Penser de nouvelles œuvres
Comme le soulignent les équipes du musée, dont Refik Anadol, nommé directeur artistique, DATALAND ne cherche pas à apaiser. Il questionne, déstabilise, et parfois même, effraie. En ces lieux, la frontière entre le réel et le virtuel s’efface : les sculptures naissent de la pensée logique des réseaux neuronaux, les peintures sont des résultats d’équations probabilistes, les performances sont orchestrées par des agents autonomes. Certaines œuvres déjà annoncées résonnent ainsi comme des défis à notre conception de l’art. Par exemple, Genesis V2.0, installation immersive créée par une IA ayant assimilé les données de milliers de peintures classiques, propose un nouvel Adam et une nouvelle Ève. Pas de chair ici, mais des représentations composites, aux traits infinis et fluctuants. Chaque pas dans la salle modifie leur apparence et rappelle que, dans cet espace, tout est en devenir.
Au-delà du musée traditionnel
Les débats autour de la nature de cet art s’enflamment déjà. Alors que l’opinion publique hésite entre l’émerveillement et l’inconfort, DATALAND soulève de nombreux questionnements : est-ce de l’art si l’humain n’a pas le contrôle final ? Peut-on ressentir une émotion face à une création dont l’auteur n’a jamais existé ? La meilleure manière d’y répondre reste encore d’exposer un large panel d’œuvres et de les laisser faire le travail.
DATALAND va alors bien au-delà du musée classique : c’est une fenêtre ouverte sur un futur où l’IA ne se contente plus d’assister la créativité humaine, mais la transcende, la provoque, la réinvente. Alors, qu’attendre de ce musée révolutionnaire ? De l’éblouissement, certes, mais aussi une remise en question profonde. La promesse d’un voyage introspectif, où chaque visiteur est supposé se retrouver face à sa propre perception de l’art et de la place de la technologie dans nos vies. Simples éléments de langage, pensés par les hautes instances d’un cabinet de marketing ? Rendez-vous en 2025, à Los Angeles, pour en prendre la pleine mesure !