Ne cherchez plus la relève de l’art numérique français : elle est au Frac Île-de-France

29 novembre 2024   •  
Écrit par Zoé Terouinard
Ne cherchez plus la relève de l'art numérique français : elle est au Frac Île-de-France
“Cannibales”, de Flora Bouteille ©Marine Leleu

Depuis sa création, le Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE) illustre la vitalité de l’art contemporain et numérique français. Portée par la Région Île-de-France et le Frac, l’initiative est surtout une véritable rampe de lancement pour les jeunes artistes. En témoigne sa nouvelle promotion, en connexion directe avec les outils que l’époque a en réserve.

Du 30 novembre 2024 au 18 janvier 2025, le Frac Île-de-France à Romainville accueille l’exposition dédiée aux lauréats de la 6ᵉ édition du Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE). L’occasion unique de découvrir une génération d’artistes attirée par les outils issus du champ du numérique, persuadée de porter des idées inédites, qui méritent d’être vues ou entendues.

Pour cette édition, l’exposition FoRTE#6 se veut plus ambitieuse que jamais et occupe tous les étages des Réserves du Frac afin de mettre en dialogue les œuvres des artistes FoRTE avec celles issues de la collection de l’institution. Un rapprochement intergénérationnel qui célèbre la transmission des savoirs et sensibilités artistiques, tout en mettant en lumière la manière dont les jeunes créateurs répondent aux défis de notre époque.

Autour d'une table, des personnes âgées organisent une réunion dans les allées d'un supermarché.
Utopie topique ©Jérémie Danon

Les témoins d’une génération

On y découvre ainsi Rosario Aninat qui s’intéresse aux espaces oubliés d’Île-de-France à travers son installation Compulsive Schemes, où la photo interroge notre regard sur la périphérie urbaine. De son côté, Flora Bouteille questionne notre rapport aux images et aux technologies dans Cannibales, une performance immersive aux accents anticapitalistes. 

D’autres projets abordent quant à eux notre impact sur l’environnement, à l’image de Métamorphoses de sel de Lise Thiollier, où des sculptures en céramique de cristaux de lithium servent de prétexte à l’évocation d’une tension : celle qui sous-tend les relations entre développement technologique et préservation des ressources naturelles. Quant à Marylou, son installation sonore Maison recrée le chant des oiseaux disparus grâce à des circuits électroniques. Preuve que oui, un lien fécond peut exister entre écologie et innovation technologique

Gros plan sur une bille noire au sein de laquelle se reflète une installation avec un appareil photo en son centre.
Compulsive Schemes, de Rosario Aninat ©Daniel Browne

Une expérience immersive et réflexive

Les questionnements identitaires et sociaux occupent également une place centrale au sein l’exposition, notamment à travers les propositions de deux artistes. D’un côté, Jérémie Danon, qui revisite les utopies collectives avec son film Utopie topique. De l’autre, Gabriel Fontana, dont l’installation En Jeu transforme le sport en un outil pédagogique inclusif, questionnant les normes sociales tout en favorisant l’empathie.

Outre ces différents artistes, FoRTE#6 accorde également une attention évidente à l’immersif et à la création numérique. De nombreuses oeuvres présentées au Frac Île-de-France invitent en effet les visiteurs à interagir, s’immerger et réfléchir à leur propre perception du monde. Dans l’installation immersive Soir au Matin, mêlant textile et performance, Diane Chéry explore ainsi le spectre des émotions par le biais de la couleur et de la matière, quand Gala Hernández López, avec HODL, plonge dans les méandres des croyances économiques et spirituelles, entre utopie et dystopie, dans un collage visuel captivant mêlant images 16 mm, vidéos YouTube et animations générées par l’IA. Une nouvelle génération se présente à nous : n’est-il pas temps d’aller à sa rencontre ?

  • FoRTE#6, 30.11.24 – 18.01.25, Frac Île-de-France, Romainville
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