À travers un programme nommé « Visualising AI », effectué depuis quatre ans, Google DeepMind invite des artistes numériques à imaginer la forme physique de l’intelligence artificielle.
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait votre chatbot ou votre assistant vocal en dehors de sa forme virtuelle ? L’IA est-elle un gentil robot anthropomorphe comme au cinéma, une étrange forme organique pulsant à chaque réponse donnée ou bien une conscience lumineuse divine ? Dans le cadre du projet de Google DeepMind, « Visualising AI », sept artistes et collectifs ont été invités à imaginer la forme physique de l’intelligence artificielle, à travers un prisme imposé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est bien loin du consensus universel.

Une sacrée tête de « nœuds »
Dada Projects, un studio londonien entièrement dirigé par des femmes, a par exemple été sommé d’interpréter visuellement les sujets scientifiques de la durabilité et des prévisions météorologiques au sein de l’intelligence artificielle. En résulte une vision particulièrement organique de l’outil, « quelque chose qui coexiste avec la nature plutôt que de la dominer ». Notons que les éléments naturels ont également fortement inspiré le Britannique Jesper Lindborg qui était chargé de matérialiser les problèmes de nœuds racines : soit des défis fondamentaux qui, une fois résolus, ont un effet en cascade, débloquant des solutions à de nombreux problèmes interconnectés entre eux. Très présents au sein des algorithmes, les nœuds racines sont visibles au début de ce que l’on appelle traditionnellement des « arbres de décision ».
Littéral, Jesper Lindborg a ainsi imaginé un arbre pour parler des systèmes de ramification, de l’interconnectivité et de la croissance, qui rencontreraient des parois bétonnés. « Le béton fait office de « problème » et le franchir symbolise l’ouverture de nouvelles possibilités. Ou, dans le contexte d’un problème d’arbre de nœuds, de nouveaux nœuds », raconte l’artiste.
Insuffler des émotions à l’IA
De son côté, le motion designer Winston Duke était chargé de rendre plus digeste l’épineux sujet de l’IA générative. Un défi majeur pour le créateur qui a ainsi misé sur une animation cellulaire traditionnelle pour démontrer les complexités de la technologie, reliant le tout avec un grain analogique afin d’injecter un sentiment d’humanité imparfaite et s’éloigner de la froideur de la machine. Le résultat ? Un court-métrage presque touchant sur le fonctionnement d’un outil qui continue pourtant d’effrayer un grand nombre de la population. Chapeau !
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