Quelles sont les œuvres immersives françaises qui s’exportent le mieux ?

13 septembre 2024   •  
Écrit par Zoé Terouinard
Quelles sont les œuvres immersives françaises qui s'exportent le mieux ?
© Rui Henriques/ Neimënster / Pavillon VR

À l’occasion de la Mostra de Venise, Unifrance a dévoilé son traditionnel bilan sur l’exportation et la présence des œuvres immersives françaises à l’international en 2023. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’est passé de très belles choses ces derniers mois !

« L’année 2023 est tout simplement la plus forte en termes de chiffre d’affaires recensé depuis le commencement de l’étude en 2017 : 1 257 239 € et 229 ventes. » Pour inaugurer son nouveau bilan, l’organisme français pour l’exportation du cinéma Unifrance annonce fièrement la couleur : oui, le cinéma immersif se porte bien. Très bien même. 

Au lendemain de la Mostra de Venise, dont la section Venice Immersive s’est une nouvelle fois illustrée par sa qualité esthétique, son exigence narrative et son éclectisme, l’état des lieux de l’exportation des œuvres immersives françaises à l’international n’a jamais été aussi bon. Un bilan qui s’explique par l’implication des chaînes de télévision finançant les œuvres (notamment France TV via StoryLab), mais aussi par des collaborations avec des réalisateurs internationaux, ainsi que par l’accompagnement de la filière par le CNC et des institutions culturelles. Unifrance souligne notamment le travail effectué par les trois principaux distributeurs qui structurent le marché immersif français : Astrea, Lucid Realities (renommé Unframed Collection début 2024 pour son activité de distribution) et Diversion cinéma.

They Dream In My Bones – Insemnopedy II ©Faye Formisano

Les français, rois de l’immersif

Mais qu’est ce qui plait tant dans les oeuvres estampillées du label French Touch ? Probablement un savoir-faire évident dans l’animation et le documentaire, qui représentent plus de 90 % de l’export total, notamment en Asie et aux États-Unis – lesquels confirment d’ailleurs leur place aux avant-postes du marché de l’immersion. Et pour cause : en 2023, comme en 2022, les trois premiers pays concentrant plus de 70% des recettes annuelles de l’exportation d’oeuvres immersives françaises sont l’Amérique, la Chine et Taïwan. Notons par ailleurs que parmi les 124 acheteurs de 2023 se trouve notamment le leader mondial, Sandman Studios, basé à Houston, Texas.

L’un des points essentiels à retenir de ce bilan est également celui-ci : la présence croissante d’œuvres françaises au cœur de la programmation des festivals internationaux. Alors que les événements dédiés au 7ème art ouvrent de plus en plus d’espaces consacrés aux projets immersifs et que les festivals 100% XR se multiplient à travers le monde, les projets français bénéficient à l’évidence de cette exposition internationale. On apprend ainsi qu’en 2023, 40 œuvres françaises (dont All Unsaved Progress Will Be Lost de Mélanie Courtinat, Éclipse de Jonathan Astruc et Aymeric Favre, ou encore Flow d’Adriaan Lokman) ont circulé dans 36 festivals étrangers, générant 101 représentations et remportant au total pas moins de 22 prix ! Une réussite ? Mieux : coup de force !

Gloomy Eyes ©Fernando Maldonado et Jorge Tereso

Et les 10 œuvres immersives les plus exportées sont :

1/ Ayahuasca (Kosmik Journey), de Jan Kounen

2/ -22,7°C, de Jan Kounen, Molécule et Amaury La Burthe

3/ Éclipse, de Jonathan Astruc et Aymeric Favre

4/ On The Morning You Wake, de Mike Brett, Steve Jamison et Pierre Zandrowicz

5/ Goliath : Playing With Reality, de Barry Gene Murphy et May Abdalla

6/ All Unsaved Progress Will Be Lost , de Mélanie Courtinat

7/ They Dream In My Bones – Insemnopedy II, de Faya Formisano

8/ BattleScar, de Martin Allais et Nico Casavecchia

9/ Gloomy Eyes, de Fernando Maldonado et Jorge Tereso

10/ Flow VR, d’Adriaan Lokman

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