L’artiste génératif allemand Richard Nadler est à la tête d’une drôle de série. Baptisée ArchiTexture, celle-ci se compose d’œuvres générées à partir d’une IA explorant l’art graphique japonais et le modernisme architectural du siècle dernier.
Né en 1987, l’artiste numérique munichois Richard Nadler façonne depuis plusieurs années des paysages mentaux où la ville se transforme en une matière vivante grâce à l’intelligence artificielle. Entre ses mains, les algorithmes ne sont pas de simples outils, encore moins des gadgets, mais contribuent à façonner un langage oublié entre la trame d’un béton brossé et la rigueur de la nature taillée par la main humaine. Héritier du Bauhaus et fils d’architecte, Richard Nadler puise son inspiration dans une enfance nourrie de structures et de voyages.
Le regard humain avant tout
Dans un acte radical, Richard Nadler trace une ligne entre le souvenir, la texture et la forme. Dans sa série ArchiTextures, chaque image incarne une ville rêvée, influencée par l’architecture moderniste d’après-guerre. Précises et tranchantes, les lignes n’en demeurent pas moins vibrantes, vivantes, attendries par la tendresse des pixels, le cœur battant du souvenir.
Car oui : chez Richard Nadler, l’usage de la technologie est avant tout au service d’un regard profondément humain. L’IA l’aide à ralentir, à observer, à sentir. À une époque où les outils numériques tendent à uniformiser les paysages artistiques et urbains, l’Allemand prend le contrepied et propose une expérience à la fois contemplative et sensorielle, interrogeant notre rapport entre structure et mémoire, entre code et peau. S’appuyant sur des éléments organiques et naturels, le vert des plantes et le bleu du ciel se fondent harmonieusement dans l’environnement bâti par ce mariage subtil de surréalisme, de contrôle et de chaos.
L’IA pour explorer l’inconnu
Récemment exposé à New York en partenariat avec SuperRare, Richard Nadler ne renie rien de son amour pour le Japon, pays où il se rendait souvent avec son père et auquel il déclarait sa flamme via la série Japanese GenArt. Il profite simplement de ces 128 œuvres numériques développées dans le cadre de la collection ArchitTextures pour explorer l’IA autrement. Laquelle, chez lui, n’est jamais prétexte à la simplification, mais plutôt à l’amplification, et permet d’emmener le spectateur là où il ne serait pas allé de lui-même. À apprécier le silence d’un mur, la mémoire d’un coin de fenêtre ou encore l’empreinte chaude d’un souffle sur la pierre.