« L’utopie est un lieu sans lieu. L’hétérotopie, elle, est un lieu réel qui fonctionne comme une utopie réellement réalisée », écrit Foucault dans Des espaces autres. La fête ne peut-elle pas être ce contre-espace que décrit le philosophe ? C’est en tout cas ce qu’avance l’exposition L’envers de la fête qui lui reconnaît un potentiel politique et émancipateur, comme peut en attester le public du Bazaar St So, à Lille, du 5 juillet au 7 septembre 2025. Celui-ci est en effet invité à découvrir les coulisses de ces moments de transe et de célébration à travers, par exemple, l’installation numérique Régie de Neocore, qui met en lumière les mixeur·ses, VJ et régisseur·ses opérant dans l’ombre. Ou encore les Sculptures trouvées de Simon Boudvin, structures métalliques débarrassées de leur fonction première.
Au Bazaar St So, le vif de la fête est également exploré avec la série photographique Infra de Rebecca Topakian, capturant les gestes et visages qui animent les clubs techno. Quant au reste de la programmation, force est de constater que de nombre d’artistes contribuent à faire de l’exposition un lieu de réflexion sur la fête et sa mise en scène, tel Jack Goldstein, dont la vidéo The Jump permet au vidéaste plasticien de dévoile la fabrication du spectaculaire.