Valentin Ranger
S’autoproclamant conteur d’histoires, Valentin Ranger a en effet pour principale qualité d’inventer des mondes fantastiques peuplés d’étranges êtres hybrides, de préférence dans des univers aux couleurs acidulées, formant ce qu’il aime à nommer un« immense opéra ». Diplômé des Beaux-Arts de Paris, passé par des études de théâtre, le Français, vidéaste 3D, peintre et sculpteur, s’emploie à représenter les corps marginalisés à travers ses personnages orgiaques, ses hommes-papillon et ses femmes-génisses. On comprend alors la tension qui traverse ses travaux, entre désir et danger, érotisme et infection. D’autres éléments de son œuvre prolongent cette ambigüité : les figures de l’ange et du diable, inspirés de la période du Quattrocento – en particulier du célèbre Fra Angelico – et toutes ces images réalisées par ordinateur, puis imprimées sur toile, peintes et enfin vernies, comme pour mieux semer la confusion quant à leur véritable nature. Semblable à l’univers de Jérôme Bosch, le monde fantasmagorique de Valentin Ranger porte, selon ses mots, « les descendants d’une société où sexualité et pureté s’accorderaient ».
