Yasmina Benabderrahmane
Née en 1983, Yasmina Benabderrahmane est de ces artistes qui cochent toutes les cases. Et les bonnes : un diplôme de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (2009), un passage au Fresnoy (2015) une résidence à la Villa Medicis et au moins deux prix : le premier, décerné par le BAL de la jeune création et l’ADAGP (2019) ; le second, par Emmaüs Solidarité (2025). De quoi poser une affirmation : en quelques années, la vidéaste parisienne a défini un style et une profondeur de champ tout bonnement nécessaires pour quiconque s’intéresse à ce qu’il reste du passé colonial ou des anciennes civilisations.
Au Grand Palais Immersif, en 2025, la Française se jouait une fois de plus de sa propre histoire avec Ciel Jaune, un projet né alors qu’elle reçoit une boîte de diapositives Kodachrome ayant appartenu à son arrière-grand-père, dont les images, prises en Guyane dans les années 1970-1980, sont altérées par un champignon. Plutôt que de nourrir des regrets quant à la qualité des photos, Yasmina Benabderrahmane se joue de cette altérité et de cette matière abîmée pour mettre en scène, via l’IA, une nouvelle histoire sur fond de colonialisme et de désir refoulé.