Alors que les JO 2024 rythment l’été en France, Olivier Ratsi profite d’une exposition personnelle à la galerie Bigaignon pour réinterpréter le mythe d’Icare via 60 tubes lumineux reproduisant la couleur des anneaux olympiques. Monumental !
Principalement connu pour ses installations lumineuses et immersives, Olivier Ratsi conçoit des œuvres qui amènent le spectateur à se questionner sur sa propre interprétation du réel, brouillant cette fameuse frontière entre espaces fictifs et concrets. On en avait déjà eu un bel aperçu lors d’une importante monographie à la Gaîté Lyrique, en 2021. On en a désormais la certitude grâce à une exposition à la galerie Bigaignon qui, à l’occasion de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, propose la première exposition personnelle du plasticien français.
Intitulée La Chute d’Icare et présentée du 27 juillet au 03 octobre, celle-ci se concrétise sous la forme d’une œuvre lumineuse monumentale, pensée pour permettre au public de vivre une expérience unique du mouvement et de sa représentation dans l’espace.
Une promesse de chaos
Référence au mythe d’Icare, cette œuvre est le deuxième volet d’une série de trois installations retraçant les différents temps de la chute : l’avant, le pendant et l’après. Déjà présentée sous forme de prototype en 2023 au Centre Tignous d’Art Contemporain à Montreuil, La Chute d’Icare se découvre ici dans sa version finale. On y découvre ainsi une installation composée de 60 tubes colorés suspendus à cinq mètres au-dessus du sol, tous pensés pour reproduire visuellement les étapes d’une chute et multipliant les références mythologiques, coïncidant ainsi parfaitement avec l’actualité sportive de cette période estivale. Impossible en effet de ne pas relier la couleur de ces structures lumineuses à celles des anneaux olympiques, qui se reflètent ici de façon poétique sur les parois de Bigaignon. « La Chute d’Icare, c’est, l’instant d’après avoir tutoyé les dieux, une promesse de chaos, d’entropie, un instantané de l’effondrement qui vient », précise Julien Taïb, le producteur d’Olivier Ratsi.
Une composition lumineuse aux faux airs de Dan Flavin qui s’accompagne de croquis de l’artiste, chargés de contextualiser l’ensemble et de permettre de comprendre au mieux l’art d’Olivier Ratsi, passé maître dans la déconstruction des repères spatio-temporels.
- La chute d’Icare, Olivier Ratsi, du 27.07 au 03.10, Galerie Bigaignon, Paris.