Payer les artistes dont les œuvres d’art viennent nourrir les intelligences artificielles : voilà la belle idée défendue par les développeurs d’Ascendant Art.
En janvier dernier, trois artistes portaient plainte contre Dreamup (l’outil IA de DeviantArt), Stability AI et Midjourney pour violation de leurs droits d’auteur, les accusant d’utiliser leur travail sans leur consentement. Depuis, les artistes Mat Dryhurst et Holly Herndon ont lancé le site Have I been trained qui propose aux artistes une double solution : détecter si leurs images ont été utilisées pour entraîner les super-modèles d’IA générative ; demander à ne plus figurer dans leurs bases de données.
Le modèle d’IA Ascendant Art inverse le modèle et promet de payer des royalties aux artistes qui se sont portés volontaires pour nourrir les bases de données nécessaires aux IA. Le principe est assez simple : l’artiste crée son profil et charge sur la plateforme ses œuvres afin que l’IA se nourrisse de son univers visuel. Ensuite, il n’y a plus qu’à attendre qu’un utilisateur achète un avatar inspiré par son style pour recevoir des royalties.
Débuts mitigés
Lancée début mai, la plateforme n’a pour le moment convaincu qu’une grosse vingtaine d’artistes. Autant dire que l’engouement se veut modeste. Alors, en attendant que sa proposition trouve une résonance au sein du paysage artistique, la société a eu une idée : miser sur les images issues du domaine public. Pour convaincre davantage d’artistes, la plateforme s’est également engagée à ce que leurs images ne puissent pas être extraites de l’outil afin d’alimenter d’autres générateurs d’images. Quant à l’avatar, s’il est constitué de plusieurs inspirations, les royalties sont bien évidemment réparties entre les artistes concernés.
Si le modèle d’Ascendant Art peine pour le moment à séduire au-delà de quelques curieux, c’est peut-être aussi parce qu’il inspire la méfiance. Sur le média en ligne Hyperallergic, des artistes se sont ainsi élevés contre le modèle économique de l’entreprise, comparant Ascendant Art à celui de Spotify. Une comparaison réfutée par le PDG de l’entreprise qui, dans Artnet News, affirme que les royalties sont bien plus conséquentes que ceux proposés sur la plateforme de streaming suédoise. Reste à savoir si, à l’heure des Dall-E, Midjourney et Stable Diffusion, un internaute consentira à payer pour générer un avatar…