128 ! C’est le nombre de fois qu’a été prononcé en 2021 le mot « métavers » lors des fameux Investor Days du NASDAQ (présentations des résultats et de la stratégie des grands groupes). En 2020, a compté le bureau d’études Senteo, c’était sept fois plus. Aujourd’hui, la fin de la récré a-t-elle sonné ?
Le 14 mars dernier, le champion le plus vocal du métavers, Mark Zuckerberg annonçait dans une lettre adressée au personnel de Meta, se retirer de la course au métavers au profit d’un nouveau chouchou tech, l’IA générative. « Notre investissement le plus important consiste à faire progresser l’IA et à l’intégrer à chacun de nos produits (…) Nous avons l’infrastructure pour le faire à une échelle sans précédent, et je pense que les expériences que cela permettra seront incroyables ». En six mois, étalés de l’automne 2022 au printemps 2023, 21 000 employés, dont 11 000 au sein du labo de recherche sur la réalité virtuelle (Reality Labs), auraient été licenciés.
Fin du game ?
À considérer les chiffres de fréquentation du métavers de Meta, l’échec était à prédire. En effet, en février 2022, Horizon Worlds, le métavers de Zuckerberg, n’avait convaincu que quelque 300 000 utilisateurs actifs mensuellement – un chiffre tombé à 200 000 à la fin de la même année. Pire, la branche dédiée Reality Labs aurait accusé une perte de 13,7 milliards de dollars… Doit-on pour autant y voir la fin définitive du métavers ? Pas vraiment.
C’est que certaines sociétés y jouissent d’un véritable impact populaire, à l’image de Roblox, dont le succès ne se dément. Au premier trimestre 2023, le métavers des plus jeunes comptait 66 millions d’utilisateurs actifs, soit une hausse de 22% par rapport à l’an dernier. Mieux : en à peine trois mois, elle aurait généré 774 millions de dollars, grâce à la vente d’objets virtuels. Quant à Deloitte, la société dévoilait en mai dernier une étude plutôt optimiste concernant le marché du métavers. D’après le cabinet d’audit, celui-ci pourrait représenter 3 6000 milliards de dollars d’ici 2035. Colossal !