La maison d’édition Stock, soucieuse d’attirer un nouveau public, a fait le 26 juin dernier une incursion dans ce qui incarne le summum de la dématérialisation : le métavers. On récapitule.
La révolution digitale est-elle vouée à engloutir l’objet livre et la passion effrénée de la lecture ? À en croire les éditions Stock, filiale du groupe Hachette, la réponse est négative. On pourrait même, contre toute attente, voir émerger de cette ébullition numériques des alliances heureuses. Pour preuve, la maison d’édition a choisi de pénétrer le métavers le 26 juin dernier afin de présenter sa dernière rentrée littéraire.
Concrètement, ça donne quoi ?
L’initiative a de quoi surprendre : mondialement, c’est même une première, à laquelle on assiste via un parc d’attractions virtuel, entièrement conçu pour l’occasion par la start-up française PowerZ. Ce décor, mine de rien, en dit long : Stock vise ici un public jeune, en attente de sensations fortes. Ce dont, selon la maison d’édition, la littérature abonde
Entre alors en scène la doublure virtuelle de Manuel Carcassonne, directeur des éditions, dans l’idée d’annoncer les prochaines publications. Libre à chacun, ensuite, de circuler comme il l’entend, le plus important étant que chaque spectateur puisse, via des répliques de kiosques, feuilleter les livres, écouter des capsules audio ou encore discuter avec des auteurs. Un musée digital a même été édifié afin de promouvoir le livre d’Andréa Marcolongo, auteure de Déplacer la lune et son orbite, comme pour illustrer le contenu de cet ouvrage, centré sur le pillage des marbres de l’Acropole à Athènes par les britanniques.
Renouvellement du public
Tandis que les rentrées littéraires se font généralement entre professionnels du livre, l’événement est ici gratuit, accessible à tous, pensé pour conquérir le cœur de nouveaux publics, à commencer par les adeptes de jeux vidéo et autres hobbies connectés. Toutefois, que les plus sceptiques se rassurent : cette expérience ne vise pas à remplacer la rentrée physique ; elle s’y ajoute, assure la maison d’édition.
Seulement voilà : derrière ces belles intentions, n’y aurait-il pas également la crainte, voire même le sentiment d’urgence de s’imposer dans un domaine rival ? De faire ami-ami avec lui ? Avec, au passage, un bon coup de com’ ? Visiblement ravies, les éditions Stock envisagent en tout cas de répéter l’expérience. Reste maintenant à voir si l’initiative remportera le même retentissement les fois prochaines, et à si elle parviendra à redynamiser un monde littéraire en crise depuis belle lurette.