Lauréat du Prix Spécial du Jury des Révélations Emerige en 2022, Valentin Ranger fait l’objet d’un solo show à la galerie Spiaggia Libera : Infected/Disfigured. Une exposition à l’ambition science-fictionnelle, où des méta-organismes forment une troupe de comédiens désireux de réaliser la performance idéale.
Présentée dans la galerie parisienne spécialisée dans la scène émergente Spiaggia Libera, l’exposition Infected/Disfigured invite quiconque à pénétrer dans un univers virtuels au sein duquel une troupe secrète d’acteurs-avatars s’entraîne, inlassablement, avant la grande représentation. Dessins, peinture à l’huile, œuvres numériques et impressions digitales participent au récit de cette communauté d’« Orgiax » (nom donné par Valentin Ranger à ses petits montres) qui voyage entre la vie et la mort, déambulant dans un monde aux contours encore flous.
L’art d’un nouveau genre
« Les « Orgiax » sont des personnages 3D dégenrés dont j’ai déjà tiré beaucoup d’éléments, confie le plasticien français dans le cadre d’un entretien orchestré par Spiaggia Libera avec la critique d’art Ingrid Luquet-Gad. Ce sont des corps-source, des avatars de moi-même mélangés à la mémoire d’autres présences, vivantes, virales ou mortes. Ils·elles ont connu mille mutations puis j’ai fini par les perdre dans un trou noir, car je ne leur ai pas donné de stabilité. »
Avant de prendre la parole et d’être confrontés à d’autres entités, les « Orgiax » répètent et s’entraînent à devenir des êtres sociaux, tels des comédiens s’apprêtant à donner la performance de leur vie. Après tout, ne faisons-nous pas tous finalement partie d’un grand théâtre, où chacun joue son rôle ? « L’idée d’un « théâtre anatomique » me plait beaucoup et répond à mes préoccupations actuelles, car les espaces réels amènent aussi chez moi un retour à l’espace théâtral, poursuit-il. À l’horizon, j’imagine une future troupe digitale à partir de mes organismes – et qui sait, peut-être leur premier mot ou cri ? » Peut-être y assisterons-nous lors de cette exposition, à découvrir jusqu’au 4 avril en ayant pour certitude d’assister à une mise en scène en perpétuelle évolution.