À Linz, en Autriche, le festival de la création numérique Ars Electronica est de retour du 6 au 10 septembre. Une annonce qui nous réjouit !
C’est un ancêtre, un mammouth dans le paysage des festivals dédiés à la création numérique. Rendez-vous compte : Ars Electronica a vu le jour en 1979… et n’a plus jamais quitté la top-list des grands rendez-vous immanquables.
Après tout ces années, l’on serait pourtant en droit de se demander ce qu’il est encore capable d’inventer pour se démarquer de la concurrence. Réponse ? Un thème, brûlant, formulé sous forme de question : « Qui possède la vérité ? ». Grâce à cette nouvelle édition, on entre ainsi en plein dans l’ère de la post-vérité, des théories déconstructionnistes à la Derrida. Autrement dit, Ars Electronica met les pieds dans le plat en posant les termes d’un problème qui dérange. Et, plus percutant encore, le festival a l’intelligence de les poser depuis son domaine, celui des technologies et du virtuel, qui ont tant à en dire : fiabilité des sources en ligne, droits d’auteur liés aux IA, problèmes de l’auteurité, toutes ces problématiques seront ainsi discutées et formellement mis à l’épreuve début septembre.
L’art du partage
Promettant des moments « trop grandioses pour n’être montrés qu’une fois », Ars Electronica se dote également d’un Deep Space 8K qui rediffusera une partie des performances de danse, concerts, conférences… C’est que les six jours de cette nouvelle éditions s’annoncent intenses. Avec, en guise d’ouverture, un « Education Day » à la lumière de la philosophe Hannah Arendt : le « S+T+ARTS DAY »…
Pour le reste, on peut d’ores et déjà dire qu’une grande exposition thématique (« Qui détient la planète? ») scrutera, écologiquement parlant, les grands fondements de la Terre auprès des artistes Massive Binaries, Charlotte Jarvis, Patricia Saragüeta… et que l’ultime jour se consacrera aux lauréats du Prix Ars Electronica. Citons également Winnie Soon (HK/UK) qui, avec Unerasable Characters Series, problématise et met en scène la censure dans les médias, tandis que de nombreuses œuvres programmées dans le cadre du Prix Ars Electronica (remis lors de la dernière journée !) engagent le visiteur dans l’administration de l’archivage et de sa fiction inhérente. Avec, en sous-texte, cette éternelle question : qui possède donc la vérité ? Spoiler alert : ceux qui attendent une réponse claire pourraient être déçus…