À l’approche des JO de Paris, le collectif d’artistes ENIAROF s’empare du sujet pour nous inviter à une fête foraine immersive mettant les disciplines olympiques à l’honneur. Une manière de dire que, oui, cet été, il va y avoir du sport !
Présenté lors de la Nuit Blanche 2024 à la Fabrique Artistique et Numérique de Rosny-sous-Bois, Olympicniarof interprète une variété de sports dans une grande olympiade… numérique. Pour l’occasion, inutile d’avoir des gros bras ou un cardio au top ! À la Fabrique, haut lieu d’innovation technologique et d’arts visuels du Grand Paris, c’est une véritable expérience immersive qui a accueilli les curieux noctambules. Tennis, triathlon ou encore golf ont ainsi été revisités à travers un prisme qui sert de fil rouge à ENIAROF depuis sa création en 2005 : interroger sur ce que serait aujourd’hui une fête foraine avec les mêmes critères d’innovations ludiques que celles qui ont vu naître le cinéma, les ascenseurs ou encore la barbe à papa.
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La beau du geste
Créé par l’artiste numérique Florent Deloison, le jeu d’athlétisme sur PlayStation Digitalympics permet ainsi de s’essayer au 110 mètres-haies sans se lever de sa chaise, en utilisant simplement nos doigts. Ici, le Français, qui se dit appartenir à un courant artistique définit par ses soins comme du « GiscardPunk » (un terme rassemblant tous ces imaginaires liés aux esthétiques de la modernité d’après-guerre), nous plonge au cœur d’un futur lointain dans lequel l’être humain, à force d’utiliser des écrans tactiles de téléphones, a évolué et pris la forme de doigts géants. À quelques pas seulement, l’installation Sondez-vous ! de Chloé Desmoineaux et Manon Derain, à la croisée de la performance sonore et du sport de combat, permet quant à elle de générer des sons grâce à des coups et ainsi se former à la castagne.
À croire que Jean-Marc Huitorel, auteur de La beauté du geste – l’art contemporain et le sport, disait vrai lorsqu’il affirmait dès 2005 que le sport n’avait jamais peut-être jamais constitué un tel vivier d’inspiration dans lequel les artistes viennent puiser « formes et motifs, récits, attitudes et concepts, moyens d’analyse de leurs pratiques ». À travers Olympicniarof, l’idée n’est effectivement pas de se contenter de donner un simple avant-goût ludique et créatif des JO, mais bien de se servir du sport pour questionner l’art quant à sa beauté formelle et sa dimension sociale.
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