En moins de deux ans, un artiste a généré près trois millions de dollars avec la vente de soixante-quinze de ses œuvres. Son nom ? Botto. Sa particularité ? Être une intelligence artificielle créée par l’artiste munichois Mario Klingemann, l’une des grandes figures de l’art IA.
Botto n’est pas le premier « coup » de Mario Klingemann. On lui doit notamment une étonnante version algorithmique du célèbre Jardin des Délices de Jérôme Bosch, mais aussi d’être l’un des premiers artistes à recevoir les honneurs de Christie’s. Surtout, l’Allemand fait partie de ces artistes qui voient dans l’IA un incroyable outil créatif : « C’est entre un microscope et un télescope, mais multidimensionnel, nous confiait-il l’année dernière. Elle permet de voir des motifs, d’envisager des pistes créatives qu’un artiste n’aurait que par intuition. Elle détecte des choses sur lesquelles on n’aurait pu tomber qu’accidentellement ».
Ces possibilités d’exploration et d’imagination, Mario Klingemann a fini par les mettre au service d’une communauté sur Discord qui a investi dans Botto en achetant sa cryptomonnaie.
IA, l’or d’œuvres numériques
Lancé en octobre 2021, Botto se base sur une IA qui, chaque semaine, génère des images à partir de commandes émises par Klingemann : les prompts. 350 œuvres ont ainsi été soumises au vote de la communauté, dans l’idée de minter la toile la plus populaire et de la vendre par la suite sur SuperRare. Résultat ? L’IA artiste a d’ores et déjà mis en vente soixante-quinze de ces productions et récolté 3 millions de dollars. Bien plus que ce qu’a gagné son Pygmalion, Mario Klingemann : quand, en 2019, l’œuvre Memories of Passersby a trouvé acquéreur pour 50 000 dollars, la première toile de Botto a été vendue contre 325 000 dollars. La seconde ? 430 000 dollars.
Entre-temps, le Crypto Winter a sonné la fin de la récré pour bien des artistes IA. Mais pas pour Botto, dont les ventes restent constantes, assure Klingemann, soulignant au passage que ses dernières œuvres oscillent entre 11 000 et 25 000 dollars.