« Utopies virtuelles », c’est le thème choisi cette année par le jury du VR Art Prize, un prix remis aux artistes qui utilisent les technologies immersives dans l’idée d’imaginer des futurs désirables.
« Les crises telles que l’urgence climatique, les pandémies et les guerres distillent la peur. L’art peut montrer au futur. L’élan artistique porte en lui la possibilité du changement et tisse des avenirs spéculatifs. Comment la technologie peut-elle aider à créer une meilleure société ? ». Les cinq nommés du VR Art Prize 2023 offrent chacun une réponse à cette question, qui en dit long sur les multiples problématiques soulevées par cette thématique.
Chez quelques artistes, le sujet fait naître également d’autres questions. « Existe-t-il un ordre naturel ? », semble ainsi se demander Marlene Bart avec Theatrum Radix : une installation virtuelle où l’Allemande a transformé l’amphithéâtre du Tieranatomisches Museum en cabinet de curiosités composés d’objets physiques issues de collections d’histoire naturelle et de leurs équivalents virtuels.
Corps augmentés
Cette année, c’est toutefois le corps qui semble avoir obsédé les autres artistes nommés. Anan Fries, dont le travail tire parti du pouvoir de l’immersion pour repenser nos rapports aux corps, a ainsi été représentée par Post-human wombs où le visiteur est transporté à l’intérieur d’un utérus artificiel. Hasard ou non, le corps queer est également au coeur du gameplay VR Glitchbodies de Rebecca Merlic – autre nommée. Quant à Lauren Moffatt, elle propose avec Local Binaries un monde en réalité augmentée basé sur les perceptions corporelles et sensorielles de neuf femmes.
Le dernier projet distingué, Fal Project [None-AI], a été imaginé par l’artiste Mohsen Hazrati et représente une expérience immersive de bibliomancie : soit l’utilisation des livres à des fins de divination. Les mots d’un poème ont été codés par l’artiste, et les données récoltées permettent à l’utilisateur de tirer les cartes de son avenir. Face à Madame IA, Madame Irma n’a qu’à bien se tenir.