La science-fiction des décennies précédentes a-t-elle banalisé la réalité de notre époque ? Si Multitude & Singularité, l’art à l’ère digitale ne pose pas directement la question, elle hante de bout en bout le parti-pris de cette exposition, centrée autour de deux notions bien distinctes : d’un côté, cette multitude que les êtres forment en réseaux ; de l’autre, la singularité technologique, qui voudrait que les machines finissent par surpasser l’être humain. Réunis, ces deux concepts sont ici prétexte à diverses propositions artistiques, toutes incitant à réfléchir le monde autrement, à comprendre la complexité de sa forme numérique.
Du 8 décembre au 25 février, le public est ainsi invité à se confronter à ses plus grandes peurs (Aquaphobia de Jakob Kudsk Steesen), à questionner l’artificialité de ses émotions (Foreigner de Stine Deja et Marie Munk), à bien comprendre le potentiel des machines (An Algorithmic Gaze II de Cecilie Waagner Falkenstrøm), et à découvrir ainsi le foisonnement d’une scène numérique danoise dont l’imaginaire, aussi futuriste ou ARTificiel soit-il, ne s’éloigne jamais totalement du réel qui l’inspire.