Et si l’art aidait la recherche sur l’intelligence artificielle ? C’est la question que s’est posée la journaliste Andrea Lucia Brun dans un article paru sur le média en ligne suisse Bilan en mars dernier.
Artiste, ascendant geek, Refik Anadol est un des champions mondiaux de l’art IA. Il compose ses œuvres d’art géantes et immersives, véritables sculptures tout en pixels créées à partir de centaines de modèles d’intelligence artificielle, dopés par trois milliards d’images. Ces modèles sont conçus par l’artiste lui-même et son studio de designers, d’architectes, de data scientists et de chercheurs, mais pas que : afin d’enrichir la pratique de son art, Anadol collabore également avec des géants de la tech (Google, Microsoft), des universités telles que le MIT, Harvard, Stanford ou encore l’ETH AI Center de Zürich, qui ne cesse d’encourager cette approche interdisciplinaire de l’IA.
Le programme AI+Art, totalement intégré aux missions de l’ETH AI Center, réunit ainsi au sein de ses laboratoires différents artistes et chercheurs en intelligence artificielle. Refik Anadol, bien évidemment, mais il convient de mentionner également les cas Pipilotti Rist et Miriam Simun, invités à participer à ses « Lab Visits ». Soit l’opportunité pour ces chercheurs de sonder leurs avancées scientifiques aux côtés d’artistes rompus aux nouvelles technologies. « Les artistes sont souvent parmi les premiers à, non seulement expérimenter et utiliser les nouvelles technologies, mais aussi à y réfléchir et à les critiquer », explique à Bilan.ch Adrian Notz, curateur d’AI+Art. Et de conclure : « La pensée multidisciplinaire est une porte d’entrée vers l’imagination : elle réunit des compétences pour trouver des voies que nous n’avons pas encore trouvées ».