Né de l’association de Mk2 et de l’agence de communication spécialiste des nouvelles technologies Artefact, ce festival de cinéma d’un nouveau genre excite autant qu’il interroge, à l’heure où de nombreux acteurs du secteur luttent pour la régulation de l’usage de l’Intelligence Artificielle.
Un festival soutenu par Mk2 et présidé par Jean-Pierre Jeunet (connu notamment pour avoir réalisé le Fabuleux destin d’Amélie Poulain) : avant même le lancement de sa première édition, tout laisse à croire que l’Artefact AI Film Festival sera un rendez-vous incontournable des cinéphiles parisiens. Si l’on devra attendre le 5 juin prochain pour l’ouverture des candidatures et connaître la composition du jury, l’événement dévoile dès aujourd’hui quelques-uns de ses éléments qui feront son succès.
Organisée autour de la thématique “Réalité(s)”, la manifestation présentera des courts-métrages (ne devant pas excéder 5,14 min) utilisant l’IA dans la préproduction, la production et la postproduction du film. Alors que les vingt meilleurs d’entre eux seront diffusés sur la plateforme MK2 Curiosity, le lauréat de ce grand concours recevra quant à lui 10 000 euros de dotation. Si vous êtes intéressés, sachez que les films doivent être envoyés avant le 1er octobre 2024 pour espérer faire partie de la présélection de 20 films qui seront soumis à un vote du public. Les lauréats seront ensuite récompensés et leurs films projetés lors de la grande cérémonie en novembre 2024 à Paris au mk2 Bibliothèque.
Le sujet épineux de l’éthique
Une initiative qui soulève quelques questions. À Hollywood, un grand mouvement social débutait l’année dernière pour alerter sur la disparition de certains métiers dus à l’expansion de l’IA, comme les doubleurs (portés par le collectif United Voice Artists) quand, le 8 avril dernier, le Centre National du Cinéma (CNC) publiait une étude intitulée “Quel impact de l’IA sur les filières du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo” dans laquelle elle soulevait notamment les risques juridiques et éthiques (notamment au sujet de l’IA générative). Un véritable sujet qui inquiète autant qu’il fascine et dont Elisha Karmitz, directeur général du groupe MK2, a bien conscience “Je comprends les craintes de certains corps de métier. Mais, le fait est que cet outil existe. L’ignorer n’aidera pas à développer un meilleur cadre. Il est nécessaire de créer des espaces de parole pour encadrer et réguler” explique-t-il d’ailleurs à nos confrères de Télérama.
Pour s’assurer que le festival suive un déroulement éthique, Mk2 et Artefact obligent les participants à donner accès au prompt et au code utilisé pour être sûrs qu’aucun film ne soit plagié. Les participants devront également rédiger un carnet de bord détaillant l’utilisation de l’IA, le travail scientifique et les méthodologies appliquées à leur projet. Enfin, le jury sera chargé d’opérer des vérifications techniques pour être certains que les droits d’auteurs ont été bien respectés.