Code-verse du célèbre Ryoji Ikeda a les honneurs du Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg jusqu’au 9 juillet prochain. Une bonne nouvelle pour les amateurs de codes, d’expériences sonores et de fresques digitales.
« Nous sommes parfois absorbés par l’œuvre, ou parfois repoussés selon les mouvements ». C’est en ces termes que le directeur du Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg décrit Code-verse, la fresque numérique composée par l’artiste numérique Ryoji Ikeda. Exposée il y a quelques années au Centre Pompidou, cette boucle visuelle de 20 mètres de long, faite de sons, de lignes, de points et de lettres numériques, est une incarnation de ce que la mathématicienne et programmeuse Ada Lovelace aurait appelé « la poésie des algorithmes ».
Probablement aurait-elle été subjuguée par la façon dont les lignes de code blanches dansent frénétiquement sur le large écran noir, par la manière dont cette installation en noir et blanc aspire le visiteur dans un délicieux enroulement de sons répétitifs, par le sens du détail de Ryoji Ikeda, peu connu pour laisser de la place à l’interprétation ou à l’analyse froide. Dans ses installations, seuls comptent le mystère, la brutalité des formes, ce moment où le code informatique devient un univers à part entière.
Exploration numérique
Pour la petite histoire, le travail aujourd’hui opéré par le Japonais trouve sa source dans les années 1990, à une époque où il démarre une carrière de DJ et se taille une jolie réputation grâce à la qualité de son travail de recherche en musique numérique. Ses efforts sont d’ailleurs récompensés en 2001 par le prix Golden Nica au festival Ars Electronica de Linz. Rapidement, il étend son approche à l’étude de la vidéo et de l’informatique. Le résultat ? Terriblement hypnotique, laissant au spectateur un goût vertigineux et sensuel de l’infini des mondes numériques.
- Code-verse, jusqu’au 09 juillet 2023, Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg, Suisse.