Depuis quelques mois, les études et enquêtes dénonçant le caractère énergivore de l’IA pleuvent sur internet. Au point de réclamer une régulation stricte de cette technologie ou d’encourager une autre façon de l’utiliser ?
Publié par une coalition de plusieurs associations environnementales, dont Greenpeace et Les Amis de la Terre, un rapport alerte sur le danger que représenterait l’IA pour le climat. Pourtant, Kate Brandt, responsable du développement durable chez Google l’affirmait en décembre dernier : « L’IA aura un rôle vraiment majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique. ». Alors, comment situer l’intelligence artificielle sur le plan environnemental ?
L’étude évoquée met avant tout le doigt sur l’expansion considérable de l’IA, et ce que cette croissance implique. En effet, les spécialistes prédisent que si le secteur « multiplie par deux le nombre de data centers » nécessaires à sa production, « tout en améliorant de 10 % son efficacité énergétique » globale, cela impliquera une hausse d’environ 80 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) dans les prochaines années. Une hypothèse qui vient corroborer une autre étude, publiée dans la revue scientifique Joule. En octobre dernier, celle-ci affirmait que « d’ici seulement trois ans, les serveurs des IA pourraient consommer autant d’énergie que la Suède ». À titre indicatif, précisons également que ChatGPT consommerait actuellement autant d’énergie que 120 foyers américains sur une année.
L’art, comme matière à réflexion
Des chiffres spectaculaires, particulièrement inquiétants, mais toutefois nuancés par la manière dont l’IA est utilisée par les artistes. Lesquels, tout en ayant conscience du caractère énergivore de l’intelligence artificielle, se servent de ces outils pour mettre en lumière l’urgence climatique. La semaine dernière, par exemple, nous vous parlions du projet Pollinator Pathmaker d’Alexandra Daisy Ginsberg qui, en plus d’alerter su l’extinction rapide des pollinisateurs, propose des solutions concrètes afin de garantir leur épanouissement.
Actuellement présenté à la Fondation EDF, en lien avec l’exposition Demain est annulé, Hicham Berrada se sert quant à lui de Natural Process Activation #3 Bloom pour se présenter en régisseur d’énergie capable de favoriser l’éclosion des fleurs grâce à un processus technique, permettant à la nature de perpétuer, même en cas de réchauffement climatique. Dès lors, une question persiste : grâce aux artistes, l’intelligence artificielle et l’écologie pourraient-elles devenir amies ?