En attendant une réglementation s’appliquant à l’IA générative, des chercheurs américains ont conçu Glaze, un outil permettant aux artistes visuels de protéger leur style.
Jusqu’à présent, pour éviter à leurs créations d’être aspirées par les modèles d’IA générative, les artistes n’avaient que deux recours possibles : apposer un disgracieux watermark, ou bien se déclarer auprès de modèles d’IA acceptant l’opt-out (Stable Diffusion ou Adobe Firefly). Grâce aux chercheurs de l’Université de Chicago, il existe désormais une troisième option, permettant de protéger son style. Son nom ? Glaze.
Copyright, mode d’emploi
Rappelons que les super-modèles d’IA générative tels que Dall-E ou Midjourney sont entraînés à partir d’une base de données contenant des millions de fichiers – images, vidéos ou textes, souvent puisés au sein du web. L’objectif étant que la machine puisse produire une itération convaincante du style de tel ou tel artiste. Sauf que ce procédé suscite de nombreux débats, provoquant moult réclamations et attaques en justice de la part d’artistes.
L’une d’entre elles, l’illustratrice Karla Ortiz – qui avait porté plainte au début de l’année avec deux consoeurs contre des modèles d’IA – est d’ailleurs impliquée aux côtés des chercheurs de l’Université de Chicago dans le développement de Glaze, pensé pour être un outil de protection efficace.
Protéger la création
Concrètement, Glaze modifie la lisibilité de l’image en alternant les pixels. Il s’agit ainsi de brouiller les pistes, de faire en sorte que l’IA soit incapable d’identifier le style graphique de l’artiste – détails, palettes de couleurs, contrastes -, et donc de le copier.
L’outil présente tout de même certaines limites : il ne peut s’appliquer à des images déjà publiées en ligne, et peut possiblement en altérer la qualité… Quoiqu’il en soit, le logiciel intéresse : en dix semaines, il aurait déjà été téléchargé plus de 720 000 fois.