Dans un monde saturé d’images, aussi nombreuses qu’éphémères, l’artiste milanais Pietro Catarinella questionne notre rapport au flux visuel.
Présentée à l’occasion de l’exposition collective belge NTAa ’25 Intelligence, it’s automatic: from surrealism to AI, l’œuvre de l’Italien Pietro Catarinella (Imagomorphosis) interroge la transformation incessante des images, notre manière de les percevoir mais surtout de les consommer. Une question d’autant plus actuelle qu’elle est régulièrement soulevée à l’ère des débats sur l’utilisation de data par les IA génératives.
Critique d’une consommation 2.0
Composée de plusieurs impressions numériques sur feuilles de polyester soutenues par des structures en acier et éclairées par des lumières LED, l’installation XXL Imagomorphosis cumule les informations et les médiums. On y retrouve aussi bien des images issues de notre quotidien numérique que des chefs d’œuvres de l’Histoire de l’Art (dont des portraits de Rembrandt et de Courbet), dans ce qui ressemble in fine à un vaste chaos visuel d’où émerge un bombardement constant et non consenti d’informations pas forcément nécessaires.
S’inspirant des techniques d’assemblage de Kurt Schwitters et Robert Rauschenberg, Pietro Catarinella réactive des « objets-images » que l’on pensait perdus. Ce faisant, l’artiste milanais, spécialisé dans l’alliage de l’IA et des techniques picturales, leur offre une nouvelle vie au sein d’un « Merzbau » en perpétuelle évolution au sein duquel il invite le spectateur à se perdre dans cette mosaïque d’images et à observer sa métamorphose ininterrompue. Une expérience fractale d’envergure adaptée au lieu dans lequel elle se déploie.