Présentée lors de la dernière Fête des Lumières de Lyon, qui s’est tenue il y a quelques jours, l’expérience immersive, sonore et lumineuse de Guillaume Marmin agit comme un pont méditatif entre passé et avenir.
Imaginée en 2020, Passengers est une sorte de capsule spatio-temporelle perdue entre hier et demain dont le but principal semble être d’interroger notre destinée. Derrière une enveloppe métallique semblable à un container ouvert des deux côtés se cache en effet un kaléidoscope géant reflétant à l’infini l’environnement se développant autour du spectateur, changeant au fil des algorithmes. Grâce à un jeu de lumière et à une bande sonore envoûtante, l’espace se meut, telle une matrice en chargement, invitant le « passager » à contempler son visage décuplé dans ce paysage de pixels en mouvement.
Véritable ode au numérique et aux bouleversements que son utilisation entraîne, l’œuvre symbolise un changement d’époque significatif, ainsi que les effets de cette transition sur notre corps et notre psyché.
2023, odyssée de l’espace
Avec son installation immersive, Guillaume Marmin s’inscrit comme le digne héritier des figures du Groupe de Recherche d’Art Visuel (GRAV), telles que François Morellet et Julio Le Parc, utilisant la géométrie comme un outil esthétique et métaphysique dans des œuvres au sein desquelles cohabitent poésie et mathématiques.
Connu pour ses installations immersives conjuguant lumière, son et espace, l’artiste parlait déjà de Passengers à l’occasion de sa présentation en 2020 lors du festival Scopitone, à Nantes. « Passengers parle de voyage au sens littéral donc, et évidemment au sens métaphysique. 2001 l’Odyssée de l’espace m’a beaucoup influencé pour ce projet, y compris sur le plan esthétique. À travers ces images intimistes et hypnotiques, il y a une réflexion sur le devenir de l’humanité. » Une réussite visuelle qui, aujourd’hui encore, promet à ses utilisateurs et utilisatrices de vivre une véritable expérience intérieure.