Dans un espace où les sens se déploient au-delà de l’auditif et du visible, SUPERPOSITION entend transporter le visiteur dans une dimension parallèle. Reste à savoir laquelle.
Il s’agit là du dernier projet commun d’un trio atypique, formé par deux musiciens (DJ Tennis, Ashee) et un artiste numérique (Maotik). Il s’agit là de SUPERPOSITION, qui impressionne d’emblée pour ce qu’elle est : une installation XXL, qui fusionne musique électronique, visuels génératifs et réalité immersive en quête d’une expérience intense, projetant hors du temps les spectateurs. Pris dans un ensemble de spectres, ces derniers sont invités ici à déambuler dans un labyrinthe lumineux au rythme d’une composition musicale électronique et atmosphérique de DJ Tennis et Ashee, attirés ici par l’idée de créer une tension fluide entre les rythmes fracturés et les nappes sonores enveloppantes.
Déjà reconnu pour leur maîtrise de l’expérimentation sonore, le duo se lance ici un nouveau défi et tente un dialogue avec les visuels complexes de Maotik. Maître de la manipulation de données, le Français, également connu sous le nom de Mathieu Le Sourd, s’est quant à lui appuyé sur un mélange d’algorithmes en temps réel afin de générer des environnements visuels en constante évolution, plongeant les visiteurs dans des paysages lumineux, où des formes abstraites se superposent, se fragmentent et se rassemblent en réponse directe à la musique. L’architecture numérique de SUPERPOSITION devient ainsi une entité vivante qui réagit aux vibrations, un rêve électronique en perpétuelle mutation.
Le paysage de demain
Présenté jusqu’au 30 septembre au W1 Curates de Londres dans le cadre d’un projet plus grand encore (Tenashee), SUPERPOSITION transcende les frontières de la performance audiovisuelle traditionnelle dans l’idée de créer une expérience immersive complète, où l’image et le son se confondent dans une unité sensible. Ici, comme c’est désormais souvent le cas aujourd’hui, les visiteurs ne sont pas de simples spectateurs, mais deviennent des co-créateurs, leurs mouvements et réactions influençant subtilement l’univers projeté.
Quant à l’œuvre en tant que telle, disons qu’elle tend à interroger notre rapport à la technologie et à l’espace. Comment percevons-nous les paysages générés par la machine ? En quoi se distinguent-ils de nos réalités physiques ? Il s’agit là d’une invitation à réfléchir sur la dualité entre le virtuel et le réel, sur ces images et ces sons qui se superposent. Autrement dit : il s’agit là d’amener quiconque à se poser de nouvelles questions.