« Poetics of Encryption », l’exposition qui explore notre relation (complexe) aux technologies

"Poetics of Encryption", l'exposition qui explore notre relation (complexe) aux technologies
“holding death close”, 2021. Video still ©enorê

Présentée à la galerie KW et inspirée du livre Poetics of Encryption: Art and the Technocene de Nadim Samman, l’exposition berlinoise révèle les mystères des outils numériques. Dans l’idée d’instaurer un avenir harmonieux entre l’homme et la machine ?

Le numérique fait partie intégrante de notre quotidien. Pourtant, si l’on utilise aisément notre smartphone, notre ordinateur ou des outils basés sur l’intelligence artificielle, seul un petit nombre d’entre nous peut se vanter d’en comprendre les rouages, d’en saisir toutes les possibilités. Des lacunes de plus en plus frustrantes, à mesure que les algorithmes se développent et s’imposent dans notre vie de tous les jours. Thomas Hobbes en personne n’affirmait-il pas, dans son Léviathan, que « le savoir, c’est le pouvoir »

IDLE (acts α and β), 2023, 4K video, 25 minutes ©Émilie Brout & Maxime Marion/22,48 m²

Bienvenue à l’ère de la technocène ?

Ce manque de connaissance est le point de départ de l’exposition collective Poetics of Encryption (Poétique du cryptage, en VF) qui tente d’illustrer notre relatif manque de pouvoir face à des systèmes informatiques impénétrables. Pour cela, l’évènement se décompose en trois étapes, assez conceptuelles : un Black Site (comment les technologies émergentes capturent l’attention des utilisateurs), une Black Box (comment elles fonctionnent) et un Black Hole (comment elles déforment l’espace-temps culturel). Ainsi, le premier espace simule notre enfermement dans une tombe technologique, tandis que le deuxième rassemble des artistes interrogeant la notion « d’exclusion intellectuelle » des produits de consommation et industriels, omniprésents au sein de notre quotidien. Enfin, le dernier chapitre de l’exposition s’intéresse aux archives numériques et à la façon dont l’informatique brouille notre capacité de distinction entre intérieur et extérieur, avant et après, sens et non sens. 

Au total, ce ne sont pas moins de 40 artistes internationaux (Émilie Brout & Maxime Marion, Kate Crawford, Eva & Franco Mattes, Julian Charrière, Oliver Laric) présentant des œuvres historiques ou inédites qui sont rassemblés au sein de la KW de Berlin. Soucieuse de prolonger l’expérience au-delà de ses murs, cette dernière a également mis en place une plateforme numérique faisant office de galerie virtuelle où l’on retrouve trois commandes « web-first », un chatbot IA ainsi qu’une documentation approfondie. Après ça, on ne pourra plus dire que l’on ne savait pas.

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