Installé dans le quartier des affaires de Wall Street à New-York, le Mercer Labs Museum of Art and Technology promet aux visiteurs de vivre une expérience sensorielle inédite. Mais à New-York, le grandiose a un prix : 52 dollars pour une entrée classique. Ça pique !
Initié par le plasticien Roy Nachum – connu pour ses peintures, sculptures, mais aussi et surtout pour avoir collaboré avec Rihanna sur la pochette et les visuels de son album ANTI -, et le promoteur immobilier Michael Cayre, le Mercer Labs Museum prend place dans un ancien centre commercial du quartier de Wall Street. Quinze espaces d’expositions répartis sur 3 300 mètres carrés, des expériences interactives et des installations immersives à la gloire de Nachum : voilà la promesse faite par ce nouveau musée new-yorkais, dont l’ouverture prévue pour le 28 mars fait déjà l’objet de toutes les conversations.
En cause ? Les tarifs, qui illustrent les pires dérives de certains lieux utilisant les technologies immersives moins par velléités artistiques que par attrait d’un divertissement grandiloquent.
Le juste prix ?
Que pouvons nous attendre de différent d’un tel projet ? Du vidéo mapping, une ambiance de boîte de nuit et une immersion sonore en 4D. À en croire Roy Nachum, tout a été pensé ici pour « toucher les sens ». Pour lui, « la technologie est un outil, un autre crayon, un autre stylo, un autre pinceau (…) afin d’essayer de créer quelque chose de nouveau ».
Si l’idée d’un musée immersif de ce type s’inscrit dans une tendance globale d’expériences immersives à New-York (comme en témoignent la récente ouverture d’un nouveau lieu pensé par Culturespaces ou le SUMMIT One Vanderbilt), son prix d’entrée, lui, a de quoi faire tiquer. Dans une ville à l’offre culturelle aussi diversifiée que foisonnante, un ticket à 52 dollars pour un adulte, voire 46 dollars pour un retraité ou un étudiant, est aussi inhabituel que surprenant. Au fond de nous, un autre mot émerge même : indécence. De son côté, Michael Cayre assure sans trembler que son musée vaut largement son prix et promet à quiconque une « heure d’expérience ultime ». Évidemment, cette position, Roy Nachum la partage volontiers. Mieux, il complète : « Dans tous les musées, on ne peut pas toucher les œuvres. Nous voulions ici que les gens puissent les toucher, qu’ils interagissent avec elle ». On est toutefois en droit de regretter que « toucher l’art » ait visiblement un tel prix.