L’ancien directeur de cabinet de Rachida Dati a été nommé mercredi 5 février à la présidence du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Une bonne nouvelle pour la création numérique ?
« Sur proposition de Madame Rachida Dati, ministre de la Culture, le président de la République a nommé Monsieur Gaëtan Bruel à la présidence du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) », a annoncé le gouvernement dans un communiqué. Âgé de 36 ans, l’ancien directeur de cabinet de la ministre de la Culture succède à Dominique Boutonnat, qui avait démissionné en juin 2024, suite à une condamnation à trois ans de prison pour agression sexuelle.
Taillé pour le job
Mais qui est donc ce jeune premier sur lequel le 7ème art français semble placer tous ses espoirs ? Ancien étudiant à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et à l’École normale supérieure (ENS), Gaëtan Bruel jouit d’un parcours assez classique : un pied dans les institutions, l’autre dans le monde de la culture. Assistant d’édition chez Grasset, puis conseiller discours, mémoire, culture et recherche au cabinet du ministre des Armées, il devient par la suite administrateur de l’Arc de Triomphe et du Panthéon avant de diriger les services culturels de l’ambassade de France aux États-Unis. Incluant la promotion de la création cinématographique, audiovisuelle, vidéoludique et numérique française dans ce pays, ce poste l’amène notamment à créer la Villa Albertine en 2021, un système de résidence accueillant des créateurs français dans une cinquantaine de villes à travers les États-Unis (pour en savoir plus, lire le 43e numéro de notre newsletter éditoriale).
Gaëtan Burel, c’est donc une figure rassurante au sein d’un secteur en crise. Le connaissant bien, le producteur Alex Berger (Le Bureau des légendes) voit même en lui le « rouage fondamental pour faire fonctionner un ministère aussi compliqué que celui de la Culture ». Tant mieux : dans son projet de loi de finances, l’Etat entend ponctionner 450 millions d’euros et louche déjà du côté du CNC, qui a bénéficié de 780 millions d’euros de ressources en 2024. Or, comme l’affirme le ministère : « Le CNC doit continuer à renforcer l’excellence et la compétitivité [du secteur] dans un environnement international en profonde mutation, marqué par des enjeux numériques et l’essor de l’intelligence artificielle ». On compte désormais sur Gaëtan Bruel, dont la prise de fonction sera effective le 17 février 2025, pour ne rien lâcher dans cette possible bataille.