« Toutes les îles sont des arbres », disait le poète mauricien Edouard Maunick. Une citation énigmatique qui sert aujourd’hui de titre d’exposition pour le nouveau group show de la House of Digital Art. Ou comment, depuis l’Île Maurice, accentuer nos connexions avec le vivant.
Alliant art, technologie, design et enjeux sociétaux depuis son lancement en 2023, la House of Digital Art met en avant la création hybride de l’Île Maurice et d’ailleurs via des projets culturels valorisant l’usage de la technologie au sein de la création artistique. Présentée à la Galerie du Génie à Edith (Port-Louis), la deuxième exposition de l’institution, Toutes les îles sont des arbres, en est le parfait exemple et rassemble 12 artistes venant de l’Île Maurice, de La Réunion, d’Inde, de la Tanzanie ou encore d’Europe afin d’explorer conjointement nos liens avec notre environnement, de repenser notre place dans le monde et de réfléchir aux générations futures, que l’on vienne d’un milieu insulaire ou non.
Penser le monde de demain
On découvre ainsi au fil d’un parcours pensé en trois étapes – les arbres comme témoins de notre passé, leur résilience et intelligence, puis les défis que chaque humain se doit de relever – une dizaine d’œuvres numériques, cinétiques, sonores, immersives ou utilisant la réalité virtuelle pour tenter de nous reconnecter à nos origines, tout en regardant vers l’avenir. Les films traitant des identités post-coloniales dans le contexte de la crise écologique de Kim Yip Tong (Maurice) et Amandine Boyer (Réunion) y côtoient par exemple les sculptures interactives invitant à repenser notre rapport intime au vivant de Tom Lellouche (France) ou encore les installations sonores interrogeant l’impact de l’intervention humaine sur l’environnement de Budhaditya Chattopadhya (Inde). Porté sur la découverte, le tout constitue un ensemble complexe et complet, aux médiums et moyens d’expressions divers.
Toutes les îles sont des arbres, pensée comme une expérience visuelle à part entière, est également un véritable appel à la réflexion, essentiel dans le contexte climatique actuel. « Cette exposition nous invite à considérer notre place au cœur de ce monde et à saisir cette occasion pour nous questionner sur notre interdépendance, nos racines, la mémoire, les cycles de vie, nos liens générationnels et notre rôle dans ce monde », déclare Astrid Dalais, co-fondatrice de HoDA. Un nouvel exemple de l’art et de la technologie mis au service d’un – possible – monde meilleur.
- Toutes les îles sont des arbres, jusqu’en juillet 2024, HoDA, Port-Louis, Île Maurice.