À la fois maison de vente et incubateur, le projet fondé par Sébastien Montabonel, expert en photographie et curateur, aux côtés de Marcin Wiszniewski, investisseur, vise à explorer de nouvelles possibilités créatives, aussi bien pour les artistes que pour les institutions.
Nous vous en parlions récemment : le plasticien Stefan Brüggemann se met aux NFT. Une initiative que l’on doit à un acteur de l’ombre nébuleux : The Island. « Un endroit où le monde de l’art peut être réinventé », promet le site du projet. Très bien, mais qu’attendre réellement de cette île aux ambitions folles ?
Basée sur la notion de connexions, l’organisation se concentre sur la construction de ponts entre différentes communautés artistiques et technologiques, ainsi que sur le développement des NFT au sein des musées internationaux. Une volonté d’interdisciplinarité à l’origine même du projet, comme l’explique Sébastien Montabonel, co-fondateur de TheIsland.io, au sein du podcast NFT Morning : « Je regarde ce qu’il se passe dans le milieu NFT et, pour être totalement franc, je ne comprends rien. Je comprends la technologie de la blockchain, mais le mouvement NFT, je ne le comprends pas. C’est mon associé, qui travaille dans la finance, qui collectionne et qui est passionné de NFT qui m’a dit que nous devrions faire quelque chose dans cet espace. »
NFT : une porte d’entrée dans l’art ?
De cette conversation naît une réflexion : que faire lorsque l’on est passionné par l’art, mais que les nouvelles manières de créer et de vendre nous dépassent ? Sébastien Montabonel poursuit : « Pour moi, la seule chose qui était intéressante à ce moment-là, c’était le NFT en tant que médium, comme la vidéo, la peinture, la performance. Et ça, c’était très intéressant parce que dans le milieu de l’art contemporain, un nouveau médium, ça arrive une fois tous les dix mille ans. C’est extrêmement rare. »
Ce constat donne l’idée à Sébastien Montabonel et à son associé, Marcin Wiszniewski, d’amener des artistes contemporains établis, tels que Stefan Brüggemann, à utiliser le médium NFT.
Financé par des fonds privés, mais bel et bien porté par une vocation publique, The Island permet également à l’art numérique de poser un pied ferme au sein de l’espace muséal : en témoigne une fois de plus cette collaboration avec l’artiste mexicain, qui a fait don d’une des pièces de sa série au Mostyn Museum afin d’intégrer la collection permanente de l’institution galloise. Notons également qu’un don en USD sera également fait au musée afin de lui offrir l’opportunité d’acquérir une deuxième œuvre numérique de son choix.
Tout est donc pensé à 360° comme il est convenu de le dire aujourd’hui, sans jamais perdre de vue l’essence même d’une île, cet espace isolé qui, à en croire les fondateurs, symbolise « une société libérée des contraintes et des complexités du monde extérieur, offrant de l’inspiration et permettant d’explorer de nouvelles possibilités créatives pour un avenir meilleur. » On parlait d’ambitions folles ? On ne s’était visiblement pas trompé.