Pierre Huyghe
Depuis son « Prix spécial du jury » à la Biennale de Venise en 2001, on a vu Pierre Huyghe créer une forêt primaire sur la scène de l’Opéra de Sydney, suivre un pingouin albinos en Antarctique ou se rendre sur une île inondée en Norvège. Autrement dit, le pote de Claude Closky et Nina Childress n’est jamais là où on l’attend, et confirme cette tendance aux contrepieds à chaque nouvelle exposition. En 2024, le Français profitait par exemple de Liminal pour plonger dans la pénombre la Pointe de la Douane, l’un des deux espaces vénitiens de la Collection Pinault, et diffuser un film (Camata) sur un écran XXL, autogénéré grâce à une IA, qui change en temps réel selon le nombre de visiteurs présents dans la salle. C’est frappant d’intelligence et pourtant mystérieux, sensationnel et pourtant dénué de toute forme de sensationnalisme.