L’exposition collective GEN/GEN : Generative Generations à la Gazelli Art House de Londres propose une traversée éclair dans l’histoire de l’art génératif, déjà riche de six décennies de création. Un tour des lieux s’impose !
Croyez-le ou non, mais on dirait bien que l’enfant déviant de la science informatique – l’art génératif -, commence doucement à s’instituer. Le dénominateur commun entre des oeuvres dites génératives ? Ne pas avoir le cerveau humain pour unique origine, mais être redevables également à des intelligences artificielles, des algorithmes, des programmes qui ont généré une partie du travail, voire l’ensemble.
Du point de vue de ses adeptes, l’art génératif figure un savant mélange entre maîtrise informatique, indiscipline et imprévu. Une recette qui, depuis le temps qu’elle existe, a engendré une lignée d’oeuvres toutes plus surprenantes les unes que les autres – ce que l’exposition GEN/GEN : Generative Generations nous propose de découvrir. Ainsi de William Latham et sa série FormSynth, doublement inspirée du tantrisme et des collections des musées d’histoire naturelle. Ainsi de Rhea Myers qui envisage le code comme une nouveau langage poétique. Entendons le message : ce n’est pas parce que l’on recourt à des logiciels que les oeuvres ne peuvent pas être sensuelles, drôles, spirituelles ou simplement belles.
Le choix d’un père
Parmi les pionniers de l’art génératif, se côtoient des noms tels que Vera Molnár, Miguel Chevalier, Casey Reas, Sergio Maltagliati… De son côté, la Gazelli Art House a porté son dévolu sur le britannique Harold Cohen dans le but de représenter les têtes de file. Une décision subjective, certes, mais qui se justifie, Harold Cohen étant l’inventeur d’AARON, l’un des premiers programmes informatiques permettant à des oeuvres s’auto-générer en toute autonomie…
Dans une optique de brassage intergénérationnel, ses travaux s’exposent aux côtés de la jeunesse. La relève, dirons-nous. À commencer par les sculptures interactives de Brendan Dawes, mais d’autres oeuvres, totalement inédites, de Monica Rizzolli, Darien Brito et Loren Bednar. Mettre en avant des artistes qui ont embrassé l’art génératif à différentes époques, est une façon pour la Gazelli Art House de se concentrer sur notre fascination atemporelle pour les interconnexions entre l’homme et la machine. En creux, l’idée est peut-être aussi de faire émerger une tradition qui, bien que relativement jeune, se révèle foisonnante.
- GEN/GEN : Generative Generations, du 8 septembre au 7 octobre 2023 à la Gazelli Art House de Londres.