Du 24 au 27 octobre, la 14ème édition du KIKK Festival place l’intelligence artificielle générative au cœur de son exploration créative, questionnant ses implications artistiques, sociales et philosophiques. Attention, toutefois : ici, rien n’est tout à fait vrai, rien n’est tout à fait faux.
Chaque année, fin octobre, Namur se métamorphose et devient une ruche technologique où artistes, scientifiques et penseurs se rencontrent afin d’imaginer d’autres futurs, possibles, alternatifs ou purement fantasmagoriques. Le thème cette année, « True or False? », plonge dans l’ambiguïté de la réalité et du simulacre. Que devient l’art lorsqu’il est généré par des algorithmes ? Que permet l’IA générative, si ce n’est de brouiller les frontières entre humain et machine, entre création consciente et mécanique ?
L’IA générative : miroir de nos incertitudes
Au-delà du processus créatif, cette 14ème édition interroge notre rapport à la véracité. Dans une société inondée d’images, de vidéos et de contenus générés par l’IA, où se situe la vérité ? Le KIKK Festival pose ces questions à travers des ateliers pratiques, des conférences et des performances qui font de l’IA générative, non seulement un sujet d’étude, mais aussi un médium. Les algorithmes apprennent alors des travaux d’artistes du passé afin de produire des créations nouvelles, des œuvres sans auteur humain, mais imprégnées de siècles de culture et de savoir. L’IA devient ici un filtre, un prisme à travers lequel se redéfinissent les pratiques artistiques contemporaines.
Parmi les installations les plus attendues, SUB, performance immersive de Kurt Hentschläger, offre une plongée dans le noir total, où l’espoir se matérialise par des éclats de lumière éphémères, interrogeant et perturbant notre perception sensorielle. De son côté, Bruno Ribeiro conçoit un autoportrait à six doigts renvoyant directement à la marge d’erreur de l’IA générative, qui peine encore à reproduire des extrémités réalistes, quand Ariane Loze (repérée à l’année dernière lors de la Biennale Némo), elle, personnifie les algorithmes afin d’alerter sur leur omniprésence au sein de notre monde. Il s’agit dès lors pour l’artiste belge d’utiliser l’IA afin de générer des scènes empreintes de familiarité et d’étrangeté, nous forçant à nous interroger : jusqu’où sommes-nous prêts à accepter l’art produit par la machine ? Est-il toujours authentique lorsqu’il échappe à l’intention humaine ? Anne Horel, Dr. Formalyst ou encore Sofia Crespo tenteront également d’apporter une réponse… Ou pas.
Une invitée qui sème le trouble
Si le KIKK Festival pousse à l’optimisme quant à l’avenir de la création numérique, il soulève aussi des préoccupations. Jusqu’où l’IA générative transformera-t-elle notre perception du réel ? En nous immergeant dans des environnements où la frontière entre réel et virtuel s’efface, le festival nous confronte à une question essentielle : sommes-nous prêts à vivre dans un monde où la fiction peut être aussi convaincante que la réalité ? Du 24 au 27 octobre, l’évènement se révèle comme un espace de tension et de collaboration entre l’humain et la machine, où l’IA générative, invitée principale, devient le catalyseur d’une réflexion plus vaste sur notre propre nature.
- KIKK Festival, du 24.10 au 27.10, Namur, Belgique.