Mai 2012, la police canadienne saisit pour un million de dollars de faux billets. Derrière cette contrefaçon de très haut vol, Frank Bourassa, cet homme qui, malgré la falsification de 250 millions de dollars américains, n’a passé que six semaines en prison. Cette histoire, aussi folle que rocambolesque, est celle racontée dans le premier épisode de Fortune !, une série documentaire en réalité augmentée, produite par le studio Atlas V et mise en lumière au sein de la sélection immersive du Tribeca Film Festival.
Cette série, pensée pour Instagram et Snapchat, donne à entendre – avec leurs propres voix – l’histoire de sept individus qui ont tous un rapport particulier à l’argent. On part ainsi à la rencontre d’un chasseur de trésor, d’une jeune agricultrice, d’un faussaire, d’un crypto tradeur ou d’un jeune retraité… tout ça, depuis son téléphone.
Audace, mode d’emploi
La sélection du festival new-yorkais a également mis à l’honneur quatre autres œuvres françaises, dont deux autres productions du studio Atlas V : In Search of Time qui suit le voyage d’un père et de son fils tout en interrogeant notre rapport au temps, à l’identité ; Monstrorama, qui dévoile un étonnant cabinet de curiosités et monstres fantastiques où cohabitent vampires, loups-garous et Kraken. Au sein de la programmation, on retrouve aussi Maya – The Birth (Chapter 1), à travers laquelle l’artiste et activiste féministe Poulomi Basu revient sur la vie d’une jeune fille tout à fait ordinaire se découvrant des superpouvoirs à l’arrivée de ses premières règles.
Mention spéciale, enfin, à Noire de Pierre-Alain Giraud, qui prend la forme d’une installation en réalité augmentée afin d’adapter au mieux la biographie éponyme écrite par Tania de Montaigne, narrant la vie de Claudette Colvin, une jeune fille de 15 ans qui refusa de céder son siège à un passager blanc, devançant de neuf mois le geste devenu célèbre de Rosa Parks.
Des reportages, des monstres, du fantastique, des récits historiques : au Tribeca Film Festival, la création immersive française n’a aucune limite, et prouve désormais sa vivacité, en même temps que sa richesse.