Oubliez les lois de la physique : l’exposition /imagine: A journey into the new virtual , présentée jusqu’au 10 septembre 2023 au MAK de Vienne, réunit architectes, designers et artistes numériques pour pousser les murs du bâtiment. L’idée ? Imaginer de nouveaux récits et perspectives sur nos mondes hybrides, entre virtuel et réel.
Et si le virtuel devenait réel ? Le fauteuil en pétales de l’artiste numérique Andrés Reisinger, visible au sein de l’exposition /imagine: A journey into the new virtual, est une réponse concrète à la question. L’histoire raconte qu’il a d’abord conçu numériquement le meuble et en a vendu le NFT. Des collectionneurs l’ont alors contacté et lui ont demandé où l’acheter « pour de vrai ». D’abord fabriqué en édition limitée, ce fauteuil est aujourd’hui vendu en série…
Une exposition engagée
De son côté, l’artiste iranienne Morehshin Allahyari pose la question du colonalisme digital via des artefacts ayant été détruits par Daech, qu’elle reproduit dans une série de sculptures en plastique translucide modélisées à partir de photos et imprimées en 3D. Dans une vidéo, l’artiste revient également sur la violence de l’État Islamique, mais aussi celle plus subtile des GAFA, qui en modélisant des objets anciens et des sites historiques, s’approprient un passé qui ne leur appartient pas.
À côté, la designer éthiopienne, Miriam Hillawi Abraham propose un jeu en réalité virtuelle dans lequel les visiteurs peuvent découvrir le site historique de Lalibela à travers les yeux de trois hommes. Soit une critique de l’archéologue patriarcal à la Indiana Jones.
L’archéologie du futur ?
Dans la section « Dreamscapes », les architectes sont quant à eux invités à projeter leur vision de l’architecture du futur. Avec Neo-Chemosphere, le Français Anthony Authié et Charlotte Taylor imaginent ainsi en CGI une maison octogonale sur une plage au sable rose le long des Calanques. Charlotte Taylor s’associe également au studio Mary Lennox (spécialisé dans le design floral) le temps d’un Smokebush Court pensé pour explorer une série de paysages oniriques où la flore envahit des vestiges d’une ville abandonnée.
C’est dire si l’exposition viennoise interroge de bout en bout l’impact des modèles d’IA générative pour les architectes. Tout en proposant des œuvres d’une extrême beauté, que l’on pense à ces bâtiments bleu vifs composées de déchets urbains (My Mid Journey Trash Pile de Leah Wulfman) ou à ces cabanes blanches aux matériaux régénératifs (Symbiotic House de Lee Pivnik).
- /imagine: A Journey into The New Virtual, jusqu’au 10 septembre 2023, MAK, Vienne.