Du 7 au 24 juillet prochains, le Grenier à Sel présentera avec la quatrième édition des Aires numériques une programmation entièrement tournée vers les formes immersives et numériques au sein du spectacle vivant.
Cirque VR, théâtre avec motion capture ou lecture immersive et interactive avec IA… En marge du Festival d’Avignon, le Grenier à Sel profite d’Aires Numériques pour célébrer sous différentes formes le mariage du spectacle vivant avec le numérique. Car, disons-le tout net, il s’agit ici d’une union heureuse.
Dites-le avec des fleurs
Pour en saisir toute la mesure, il suffit de s’intéresser à E.motion, l’extraordinaire métamorphose, un spectacle de théâtre avec marionnettes numériques 3D où la compagnie Underground Sugar poursuit son exploration de l’art digital à travers la présence d’un comédien équipé d’une combinaison de motion capture, chargé d’animer en temps réel les marionnettes.
Plus loin, la compagnie se distingue également avec une deuxième proposition, L’éloquence des fleurs, une lecture immersive où les spectateurs et spectatrices sont invités à envoyer des missives à Dame Nature grâce à des plantes qui évoluent en direct grâce à des modèles d’IA. Une première ? Pas vraiment : en 2021, les artistes de l’Underground Sugar s’étaient déjà essayés à ces nouvelles technologies avec le spectacle L’Écume des jours XR, une évocation en réalité virtuelle du roman de Boris Vian.
Jeu de rôles
La compagnie Underground Sugar n’est pas la seule à présenter deux propositions lors de cette quatrième éditions d’Aires Numériques. Pour la compagnie Fheel Concepts, il y a d’abord The Ordinary Circus Girl, un spectacle de cirque contemporain en réalité virtuelle où le spectateur est plongé grâce à un casque de VR et le jeu des comédiens qui s’agitent autour de lui… dans la peau d’un acrobate aérien. Il y a ensuite Hold On, une deuxième expérience mêlant réalité virtuelle et cirque à l’île de Piot, aux alentours d’Avignon.
Pour écrire Qui a hacké GaroutzIA ?, une comédie policière sur la mémoire des humains et des machines, la compagnie Atropos a pour sa part fait appel à trois experts en IA, les professeurs Laurence Devillers, Serge Abitboul et Gilles Dowek. Quant au protagoniste de la pièce, GaroutzIA, il n’est rien d’autre qu’un chatbot conversationnel. Une approche théâtrale entre arts documentaires et sciences qui n’est pas sans rappeler celle de Rimini Protokoll qui, dans Uncanny Valley, interrogeait la relation humain-machines. Seule certitude : le spectacle vivant n’a pas fini de dialoguer avec nos chers mondes virtuels et autres technologies.
- Aires Numériques, du 07 au 24 juillet, Avigon.