Le Met Museum à New-York, le British Museum à Londres, le Centre Pompidou à Paris…. De façon plus ou moins récente, tous ont franchi un pas vers le metavers. Dans l’idée de préfigurer les musées du futur ? Encore faut-il savoir ce que ces institutions ont en tête. Présentations.
The British Museum : le devenir vidéo-ludique de l’art
Pour le British Museum, l’entrée dans le metavers s’accroche à un objectif clair : séduire les jeunes générations et déclencher des passions en passant par leurs médias préférés. Le musée virtuel se doit alors d’être tendance, ludique, interactif à la façon d’un jeu vidéo. Dans cette optique de dématérialisation, le lieu s’appuie sur un partenariat noué avec The Sandbox – un jeu de metavers basé sur Ethereum, où le British Museum a le droit à son propre espace, lequel se parcourant par les gamers comme un environnement virtuel où il est possible de découvrir les collections numérisées du musée. En prime, on trouve aussi des oeuvres déclinées en NFT qui se collectionneront comme des cartes. En clair, l’initiative mêle l’utile à l’agréable, le divertissement à la pédagogie.
Met Museum : accro à tout ce qu’hybride
Dans le cas du Metropolitan Museum of Art de New-York, l’idée maîtresse est de continuer à attirer le public dans les lieux d’art physique. Grâce à la réalité augmentée, l’application Replica propose ainsi un parcours alternatif de visite à la croisée du réel et du digital. Connectés au metavers Rotoblox, il est dès lors possible de capturer pendant notre visite des vêtements et accessoires tirés des chef-d’oeuvres de maître, tel le chapeau de paille qui apparaît sur un auto-portrait de Van Gogh. Au cours de la visite, il est également possible de composer une garde-robe unique pour notre avatar, symbole de son capital culturel. Reste simplement une question : qu’en aurait pensé Bourdieu ?
Pompidou et HEK : le metavers comme objet de réflexions
Disons-le tout net : ces deux lieux n’ont pas encore pénétré le metavers. Néanmoins ils l’exposent par le biais d’artistes qui ont investi des environnements 3.0 ou se questionnent sur leur compte. En 2021, le Centre Pompidou a ainsi acquis 18 oeuvres NFT qui constituent les bases d’une éventuelle galerie virtuelle. Davantage encore que le côté « immatériel » de ces pièces, c’est le regard posé par les artistes sur ces phénomènes (Bitcoin, NFT, metavers…) qui a été privilégié. Au sein de l’exposition Collective Worldbuilding – L’art dans le metavers au HEK de Zurich, s’exposaient cette fois un ensemble d’oeuvres créées dans des mondes « metavers » avec un casting de rêve : LaTurbo Avedon, Ian Cheng, Ayoung Kim… Leur idée commune ? Promouvoir l’idée d’un metavers esthétique, pouvant faire art.