À la Galerie IHAM, Paris, Gxrls Revolution pose une pierre de plus à son édifice virtuel et crucial viaWAGMI : Art, Web3 & Women Artists : une exposition qui touche à l’essence de ce collectif hyperactif. À savoir : s’emparer d’espaces dorénavant non réservés aux hommes.
Gxrls Revolution le clame haut et fort : oui, les femmes ont toute leur place dans le web3, et elles comptent bien le montrer ! Pour cela, ce collectif féministe horizontal et sans leaders a quelques idées en tête. À commencer par celle-ci : faire progresser la représentation du genre dans les espaces du web les plus masculins. Autrement dit, les membres de Gxrls Revolution s’efforcent de faire connaître des femmes artistes et des minorités de genre déjà actives dans le milieu.
Depuis sa création, en mars 2022, Gxrls Revolution fait forte impression : un catalogue, une centaine d’artistes représentées et quelques expositions, notamment à la Galerie IHAM dans le centre de Paris. Jusqu’au 20 juillet, le collectif perpétue la tradition via WAGMI, une exposition pensée pour marteler une bonne fois pour toute les fondements et les ambitions de cette communautés d’activistes.
WAGMI : We’re All Gonna Make It !
Pour ce faire, un groupe de 25 femmes et artistes non-binaires, toutes générations réunies, s’est constitué sur le pied de guerre. Leurs noms ? Albertine Meunier, reconnue depuis longtemps dans le cyber-art, Inès Alpha et ses maquillages qui recodifient les normes de beauté, ou encore Ivona Tau, Aempathia, StellaBelle, Kate Vakulinska et la photographe afghane Fatimah Hossaini… Toutes ont répondu présentes, prêtes à exposer des oeuvres guerrières, pleines de poigne et sans concession.
Sur le fond, WAGMI s’interpose comme un slogan, une prophétie auto-réalisatrice. Ou encore, comme un cri de combat. « Nous allons tou·te·es réussir » Réussir, oui. Mais réussir quoi ? A s’emparer du web3 pardi ! Ainsi, elles se réapproprient le mot d’ordre de la crypto-sphère, message d’espoir et de succès universel. À y regarder de plus près, la teneur du programme est toutefois plus économique que politique (discussions sur « l’importance d’investir dans les artistes femmes », workshop intitutlé « J’apprends à acheter des NFTs »…) Rien d’étonnant à cela, nous direz-vous, puisqu’il est question de Web3, cet espace de transactions décentralisées que Gxrls Revolution souhaite transformer en un lieu de revendication et d’empowerment. Car, si l’on part de l’idée que l’argent est le nerf de la guerre, alors les inégalités de (cyber)revenus sont le noeud du problème.