Personnalité incontournable du monde de l’art, Stefan Brüggemann est surtout connu pour ses œuvres plastiques inspirées du street-art. Pourtant, c’est avec une toute nouvelle forme de création qu’il fait aujourd’hui parler de lui : les NFT.
L’artiste mexicain Stefan Brüggemann, basé entre Mexico et Londres, se met à l’heure du numérique ! Répondant à une invitation de la nouvelle maison de ventes numérique The Island (fondée cette année par Sébastien Montabonel, expert en photographie et curateur, Marcin Wiszniewski, investisseur), le plasticien a tenté de réfléchir à une façon d’associer son univers créatif si particulier, très influencé par les milieux punk et urbains, au Web3. « Nous voulions voir comment la pratique d’artistes établis se traduirait dans une dimension ‘on-chain’ », explique Sébastien Montabonel dans un entretien accordé au média Capital.
Art numérique, cinéma et blockchain
Passionné de 7ème art, Stefan Brüggemann cite régulièrement des films emblématiques dans ses œuvres. C’est même ce fil rouge qu’il a choisi de dérouler avec The Island, en baptisant chacune des soixante pièces (réparties en trois séries) d’après un film. Dans un second temps, l’œuvre présente également des variations de mots provenant de la presse, pensés pour changer trois fois par jour. De son côté, l’acheteur est invité à figer l’œuvre à jamais au moment de son choix. « Stefan a choisi les titres de presse et nous avons entraîné un algorithme à penser comme lui, détaille Sébastien Montabonel. Il était très intéressé par l’aspect participatif, avec le collectionneur, de ce travail. Ce sera au collectionneur de déterminer le moment où il veut “geler” l’œuvre. Avec trois variations par jour, pendant un an, cela représente plus de 1 000 possibilités différentes de l’œuvre. »
Bien entendu, Stefan Brüggemann n’étant pas un artiste émergeant, sa côte était déjà bien élevée lorsque le projet a été initié. Ainsi, ses nouvelles œuvres digitales ont un coût, leur prix unitaire s’élevant à 10 ethers, soit environ 15 000 euros. Une somme conséquente, certes, qui reste malgré tout « infime » quand on connaît le prix de certains des travaux de Brüggemann – en 2021, Mirror 26 a par exemple été adjugée à plus de 190 000 euros à l’occasion d’une vente chez Sotheby’s.