Cet été, le Mobe à Orléans s’est donné pour objectif de faire découvrir l’histoire de Charles Darwin à 180°. Récapitulons.
De Charles Darwin, la postérité retient surtout sa grande théorie de l’évolution naturelle des espèces. Il y a toutefois une information que l’on oublie souvent : à l’origine de ses travaux naturalistes, il y a un regard d’enfant, une vision emprunte de curiosité sur le monde qui l’entoure, ainsi que d’innombrables voyages. À Orléans, le Mobe (Musée d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement) a donc souhaité rendre justice à cette histoire oubliée, pensée pour émerveiller autant les petits que les grands.
Dans cette optique, le temps d’un été, l’espace – réputé pour être le musée le plus visité de la région Centre – s’est doté d’un « cosmorium gonflable » afin de projeter, du sol au plafond, un film immersif retraçant ce qui aura été le grand événement de la vie de Darwin : son voyage autour du monde, effectué de 1831 à 1836 à bord du navire le « Beagle ».
Une ouverture sur la crise écologique questionnable
De ce voyage virtuel, on apprécie l’effet enveloppant et dépaysant, qui nous en met plein la vue. À suivre les pas du « père de la biologie », on nage ainsi au milieu des tortues marines, puis on retrouve d’autres créatures résurgences de l’ère préhistorique (cf les iguanes des îles Galapagos). Néanmoins, on se permet d’émettre une réserve quant au message, qui vise à repenser la théorie de l’évolution au regard de la situation actuelle, liée au changement climatique. Penser les facultés et les limites d’adaptation des espèces : on dit oui. Mais pas pour nous déresponsabiliser. Pas pour nous dire « pas d’inquiétude, on s’adaptera de toute façon ».
Si l’immersion et son effet hypnotique sont bien évidemment aptes à impressionner le grand public, cela ne doit pas gommer l’urgence climatique, décourager une prise de recul sur des sujets censés mobiliser notre réflexion consciente et collective. Mais à en juger par la sensibilité écologique affirmée du Mobe depuis son ouverture, il y a deux ans, on ne doute pas une seconde que ces deux écueils sont voués à étre contournés !