L’œuvre du jour : « gm.gen.math » d’Aleksandra Jovanić

02 juillet 2024   •  
Écrit par Zoé Terouinard
L'œuvre du jour : « gm.gen.math » d'Aleksandra Jovanić
“gm.gen.math”, 2022 ©Aleksandra Jovanić

Mathématicienne de formation, Aleksandra Jovanić s’inscrit dans la lignée de Herbert W. Franke ou Manfred Mohr et utilise le savoir logique à des fins esthétiques.

Présentée à l’occasion d’un hommage rendu au pionnier de l’art génératif Herbert W. Franke, l’œuvre gm.gn.math explore les points de rencontre entre diagrammes mathématiques, conception constructiviste et art contemporain. Avec, comme matière première, les outils de visualisation de données, Aleksandra Jovanić crée des illusions d’optiques au dessein purement esthétiques. Mais attention : si elle utilise des logiciels et des formules mathématiques pour arriver à des principes génératifs, l’artiste originaire de Belgrade, présente il y a quelques semaines à Art Basel, ne fait pas de réelles distinctions entre sa pratique et un art plus traditionnel : « Si nous utilisons une représentation paramétrique d’une courbe, le résultat est similaire aux méthodes traditionnelles de dessin et de peinture », souligne-t-elle sur son site.

Tableau généré par l'ordinateur représentant une sorte de masse gazeuse.
gm.gen.math, 2022 ©Aleksandra Jovanić
Tableau généré par l'ordinateur représentant une sorte de masse gazeuse.
gm.gen.math, 2022 ©Aleksandra Jovanić

Constructivisme 2.0

Considérant son ordinateur comme une toile vierge, Aleksandra Jovanić poursuit : « Les mathématiques suppriment les limites du cadre et ajoutent des possibilités de transitions, de transformations, de mouvements et d’interactions en mettant en œuvre de simples modifications des paramètres de définition. » Héritière des premiers artistes numériques, elle profite justement des améliorations technologiques de ces dernières décennies pour pousser sa pratique toujours un peu plus loin. Alors que ses aïeuls constructivistes étaient limités par les possibilités des outils, Aleksandra Jovanić jouit de son côté d’une liberté totale de composition, bornée uniquement par son imagination.

« En peu de temps, toutes les caractéristiques possibles ont été épuisées, il est donc devenu évident d’essayer de les étendre. Cela a d’abord été fait par l’utilisation de générateurs aléatoires – une extension très intéressante des principes de conception […] » Le résultat ? Des courbes légères, si belles qu’elles ressemblent à des aquarelles tracées de la main experte d’un grand maître impressionniste. Fascinant.

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