Présentée dans le cadre de Némo – Biennale internationale des arts, l’installation Moi Fauve de Joséphine Derobe et Claire Allante se sert de la VR et de l’interaction pour mettre en place une expérience collective vouée à relier les spectateurs-acteurs au pays des rêves.
Née de la collaboration entre deux artistes numériques, Moi Fauve est une installation VR collective et interactive qui se vit par groupe de 2 à 6 participants en simultané. Présentée du 7 au 10 décembre au CENTQUATRE-Paris, l’œuvre, étirée sur 20 minutes, plonge chaque spectateur dans un paysage onirique, l’invitant à suivre une créature mystique dans la quête de son identité. Un avatar numérique ? Non, plutôt un double, en connexion avec la nature et censé nous guider dans ce monde tout droit tiré du pays des rêves.
À travers le regard, le contact physique ou les vibrations de la voix, le spectateur est ensuite invité à interagir avec tous les habitants de cette contrée magique, et donc à participer à une métamorphose : celle de leur accompagnant tout autant que la leur.
La science des rêves
« Tous les êtres – végétal, animal, humain – partagent une âme commune. La nuit, nos esprits se libèrent de nos corps et tout redevient possible. » Cette phrase, tirée d’un mythe animiste du grand Nord, c’est en partie celle qui a incité les deux créatrices à explorer à travers Moi Fauve la relation qu’entretiennent les peuples autochtones avec les esprits. En tête, l’envie de proposer à chacun la possibilité de vivre une expérience chamanique au sein de laquelle le rêve est décuplé, voire même utilisé pour entrer en connexion avec l’au-delà.
Animal, humain, mais aussi fleur, rivière, vent… Nous possédons tous une enveloppe extérieure distincte mais partageons, selon ces croyances, une intériorité commune. C’est ce parcours de l’âme que matérialise l’œuvre de Joséphine Derobe et Claire Allante dans un ensemble aux douces tonalités bleues, aussi apaisantes que poétiques. Loin des esthétiques 3D habituellement mises en scène dans les œuvres d’art immersives, Moi Fauve est une ode au dessin, en même temps qu’une promesse : celle de vivre quelques minutes de pureté, bien nécessaires de nos jours.