À une ère où se heurtent l’urbanisation galopante et les défis écologiques, l’artiste, architecte et réalisateur Liam Young imagine un modèle vertueux de ville futuriste. Présentée au cœur de l’exposition Planet City (à l’Institut d’architecture de Californie du Sud), l’œuvre offre une réflexion sur les liens entre architecture, agriculture et technologie.
« Est-il possible de concevoir une ville socialement et écologiquement durable pour sept milliards d’habitants ? ». Planet City, la ville imaginaire de Liam Young, n’est pas simplement une métropole un peu futuriste : c’est un concept radical qui remodèle entièrement notre vision des espaces urbains et durables, et qui permet d’offrir quelques pistes de réflexion à cette épineuse question. Dans cette ville, la population mondiale est regroupée au sein d’une seule agglomération monumentale, précisément dans l’idée de libérer d’immenses portions consacrées à la nature et au développement de l’agriculture. Un modèle utopique, donc, mais qui a le mérite d’inviter à la réflexion sur la gestion de l’espace et des ressources dans un futur (pas si éloigné) caractérisé par deux enjeux majeurs : la croissance démographique et la crise climatique.
Une dystopie écologique
The Vertical Farms of Planet City est l’un des éléments-clés de ce projet. Liam Young y imagine des fermes verticales qui, tout en répondant aux besoins alimentaires des habitants, réconcilient l’urbanisme avec les impératifs écologiques. Installées sur des tours gigantesques, ces structures agricoles sont conçues afin de maximiser l’usage de l’espace tout en minimisant l’empreinte écologique d’un secteur particulièrement polluant. En intégrant les processus de production de nourriture dans l’infrastructure même de la ville, cette vision d’une agriculture verticale offre une solution à la fois esthétique et pratique permettant de nourrir une population mondiale de plus en plus dense et urbanisée.
Une fusion entre nature et technologie
Les fermes verticales de Planet City ne sont pas seulement des exploitations agricoles high-tech ; elles incarnent une symbiose entre nature et culture : des éléments technologiques sont ainsi couplés à des infrastructures vertes qui, au-delà de leur fonction utilitaire, participent à la régénération de l’environnement urbain.
Pour donner vie cette utopie, Liam Young s’appuie sur des rendus 3D hyperréalistes au sein desquels les tours agricoles apparaissent non seulement comme des volumes architecturaux extraordinaires, mais aussi comme les éléments centraux d’un tout nouvel écosystème urbain. Une œuvre au rendu visuel précis qui permet au public de s’imprégner totalement de cet imaginaire et d’en explorer les multiples facettes. Objectif non avoué ? Tenter d’appliquer ces nouveaux concepts au cœur de notre vision actuelle du monde.
S’il fallait résumer l’approche de Liam Young, on serait tenté de dire que l’Australien cherche à projeter son audience dans le futur tout en questionnant le présent. Derrière ses allures dystopiques, The Vertical Farms of Planet City détricote ainsi avec talent les liens entre l’urbanisme vertical et l’agriculture futuriste, sans jamais oublier de repenser nos habitudes de consommation et d’aménagement du territoire. Ça tombe bien : en 2025, plus que jamais, on en a bien besoin.