Qui n’a jamais rêvé de vivre sa propre Jurassic-expérience ? C’est désormais possible grâce à Mondes disparus, une expédition en réalité virtuelle qui nous ramène 3,5 milliards d’années en arrière.
Conçue par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), Excurio (marque de la société Emissive, spécialisée dans la création d’expériences en VR), une trentaines de scientifiques et une quarantaine de créatifs, Mondes disparus se découvre jusqu’au 16 juin au sein du musée du Jardin des Plantes. Équipé d’un casque VR, le spectateur s’embarque durant 45 minutes dans le monde fascinant des dinosaures.
Désosser le mythe des dinosaures
D’un point de vue historique, ce projet d’envergure est né en 2018, lorsque les équipes du MNHN rencontrent celles d’Emissive, qui viennent alors de présenter le projet VR Scan Pyramid, couronné de succès. Très vite, leur pitch séduit le Muséum national d’Histoire naturelle qui, depuis une quinzaine d’années, cherche à introduire les nouveaux médias au cœur de sa programmation.
Après avoir testé L’Horizon de Khéops, le dernier projet d’Emissive/Excurio, dans leur showroom au France Immersive Learning, les équipes du Muséum sautent le pas et proposent aujourd’hui leur propre expérience VR imaginée en collaboration avec Emissive. L’objectif ? Raconter l’histoire et s’inscrire dans le temps présent, tout en parlant du passé. « Avec Mondes disparus, nous offrons une nouvelle forme de récit à nos publics en complément de nos expositions classiques, explique Stéphanie Targui, cheffe de projet de l’expérience, au CNC. Aller à la rencontre de nouveaux publics est notre deuxième ambition en coproduisant ce type d’expérience. La troisième est de positionner le MNHN en pointe sur l’innovation, et la quatrième, d’élargir notre audience (…). »
Au sein de la même interview, Fabien Barati, directeur général et cofondateur d’Emissive, explique comme les « équipes de paléontologues et paléobotanistes du Muséum ont par exemple créé des fiches pour chacune des espèces animales et végétales. » Et d’ajouter : « Nous nous sommes appuyés sur leurs notes ainsi que sur les dessins de Charlène Letenneur, illustratrice scientifique, pour modéliser et donner forme à chacune de ces espèces. Ensuite, nous sommes passés à la phase de texturage qui permet de leur donner matière et couleur. Pour finir, nous les avons animées, étape la plus complexe car personne n’avait jamais vu ces espèces se mouvoir. »
Un premier pas vers le monde du numérique qui mêle donc exactitude scientifique et récit sensationnel mené par Guillaume Martini, directeur créatif, Ludovic Marguerie, lead designer, et Francis Nief, auteur et scénariste. S’appuyant sur un large ensemble de ressources, les différentes équipes mobilisées ont ainsi soigneusement choisi chaque détail de l’expérience, des périodes à la faune et la flore, en passant par les gisements géologiques. À raison, tant Mondes disparus s’impose comme le parfait mélange entre pédagogie et divertissement, entre récit historique et performance artistique.